par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
En 2019, la presse canadienne a rapporté qu’une cérémonie dite de « purification par les flammes » avait été organisée dans des écoles catholiques de l’Ontario : une trentaine de livres jugés offensants à l’égard des peuples autochtones furent symboliquement brûlés et leurs cendres servirent à fertiliser un arbre. Près de 4 700 autres titres furent retirés des rayons et destinés à la destruction (1). L’initiative se voulait pédagogique, mais elle témoigne d’un climat où la moralisation et l’idéologie justifient la censure et l’effacement. Un pouvoir qui s’arroge le droit de détruire des textes finit par viser, tôt ou tard, la liberté de penser et de parler. L’épisode ontarien rappelle que l’histoire n’avance pas selon une loi inexorable de progrès : au nom d’une conception bornée du bien, on en vient encore à célébrer la disparition de livres et, par là même, à mutiler notre héritage intellectuel.
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par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
Quand ceci s’écrit, Boualem Sansal croupit dans les geôles d’Alger, en Algérie. Il a été proclamé ennemi du régime islamiste-militaire d’Algérie par le régime qui a réussi (le 16 novembre 2024) à le jeter en prison. Le régime a monté une accusation (incrimination) commode, a arrangé un procès de façade (le 27 mars 2025, confirmé en appel le 1er juillet 2025), et l'a confiné présentement à l’ombre pour 5 ans.
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par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
Soumettons la fable intitulée « L'âne, le tigre et l'herbe bleue » à notre réflexion. C’est une fable qui nous intrigue, qu’il convient d’examiner de façon critique. Et comme cela se révélera, nous sommes très critiques à l’égard du message « moral » (et intellectuel) que véhicule cette fable. Comme nous l’expliquons, la fable envoie un message fautif (en ligne avec le mouvement du « politiquement et moralement correct ») non acceptable.
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par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
Examinons, de façon critique, ce que l’éditeur et l’historien Pierre Nora nous raconte sur Michel Foucault (1926-1984) dans son ouvrage d’ego-histoire « Une étrange obstination ». Dans le chapitre intitulé « Foucault tel que je l’ai connu », Pierre Nora nous offre, au sujet de Michel Foucault, un profil intellectuel, un portrait distancié et critique. Jamais Pierre Nora n’a-t-il adopté la pensée foucaldienne et, surtout, jamais n’a-t-il succombé à la séduction intellectuelle que Foucault exerçait sur son entourage et ses rencontres. Il en découle une image très nuancée et mesurée de Michel Foucault, de son sacerdoce parisien, de son rôle intellectuel, de ses écrits et de ses échecs, mais également une présentation clairement en opposition aux images hagiographiques (et idéographiques) présentement en vogue.
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par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
C’est un roman épatant, un roman qui capte son lecteur et qui réveille la conscience. Le roman Houris, écrit par l’auteur franco-algérien Kamel Daoud, est, en toute simplicité, un chef-d’œuvre, un livre remarquable qui séduira ses lecteurs. C’est un roman qui veut durer et qui s’imposera dans l’histoire littéraire. Autant de raisons pour s’y intéresser, autant de raisons pour l’examiner avec bienveillance, l’apprécier comme un roman dirigé contre le sectarisme islamique ambiant, et le célébrer comme un livre critique qui nous instruit et qui sollicite notre solidarité.
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par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
Analysons et critiquons le livre clef du philosophe américain Ronald Myles Dworkin (1931-2013), « Religion sans Dieu » et le programme de fondation de « l’athéisme religieux » en tant que nouvelle religion.
Ronald Dworkin, comme fondateur d’une nouvelle religion, une nouvelle religion bâtie sur des valeurs morales et éthiques surnaturelles, avait à première vue de quoi surprendre. Il s’était avant tout fait connaître en tant qu’un des idéologues clefs au service du Parti démocrate aux États-Unis, de même qu’un philosophe du droit chic libéral s’opposant fermement à la classique neutralité libérale, et en favorisant, avec beaucoup de verve, un fondationnalisme de valeurs morales absolues. Surprise donc telle que la nouvelle religion de « l’athéisme religieux » de Dworkin prêche que nous sommes, par nature, soumis à un mysticisme inné (qui réside dans l’humain et dans la nature), et surtout soumis aux valeurs morales (éthiques) existant métaphysiquement au-dessus de nos têtes, pareilles à un quasi-droit naturel objectif et absolu. Quand donc Ronald Dworkin se manifestait en tant que fondateur religieux – quoique guère original – il y a de quoi s’étonner et s’interroger avec un esprit ouvert et critique. Ce sera l’objectif de l’analyse qui suit.
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par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
Jack London (1876-1916) figure parmi nos auteurs préférés. Depuis notre tendre enfance, la lecture et la relecture de ses livres peuplent nos temps de loisirs. Le Talon de fer (1905) ou Martin Eden (1909), ou les plus aventureux Le Loup des mers (1904), L'appel de la forêt (1903) et Croc-Blanc (1906), impossible de choisir lequel nous a plu davantage. Le livre Le peuple d’en bas / Le peuple de l’abîme publié en 1903, que nous examinerons par la suite, se situe à part. À part, parce qu’elle se structurait sur l’idéologie combinée du darwinisme social et de l’eugénisme politique, une constellation idéologique du jadis (aujourd’hui de retour et plus forte que jamais dans sa version individualiste) que nous rejetons fermement.
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par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
Le livre de Wolfgang Langhoff (1901-1966) est paru en 1935.Pourquoi s’intéresser à un livre publié en 1935 ? Son livre « Les soldats du marais sous la schlague des nazis : treize mois de captivité dans les camps de concentration » se trouvait dans la bibliothèque de mon père. Il ne m'a jamais demandé de le lire. Je l’ai lu lorsque j'étais adolescent, de ma propre initiative, et je ne l'ai jamais regretté. J’étais jeune, mais cela m’a instruit politiquement et moralement, tel que le livre trace sans ambiguïté une ligne de démarcation entre une politique démocratique et une politique totalitaire, entre « le bien et le mal » en politique, entre violence et non-violence, entre l’image de l’autre comme « ennemie » et l’autre comme un être pareil à nous-mêmes. Le livre dans ce sens demeure d’actualité, il nous renseigne sur le totalitarisme, sur la fermeture de l’esprit, sur le fanatisme en politique.
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par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
Nous adorons les essais de Jean-Claude Michéa. Parmi les philosophes politiques en France, Michéa se classe dans la tête du peloton, car il est original, novateur et un défendeur authentique de la pensée socialiste libertaire. Les livres de Jean-Claude Michéa sont poignants et intelligents, bien pensés et toujours d’actualité. C’est un plaisir de les lire, car ils décrivent le zeitgeist (l’esprit de notre temps) avec fougue et engagement. Michéa pense par lui-même, il pense de façon critique, et il refuse de se soumettre à l’idéologie néo-libérale de la « gauche-bourgeoise » (la gauche-de-la-droite), auquel il conteste d’ailleurs la légitimité (et le sens) de s’étiqueter de « gauche » quand toutes leurs idées se comprennent mieux comme néolibéralisme dans le domaine culturel.
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par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
Analysons le récent livre de Salman Rushdie, « Le couteau. Réflexions suite à une tentative d’assassinat ». Comme le titre l’indique, le livre nous plonge dans l’évènement, nous déplace de façon littéraire vers le lieu de tentative raté d’un assassinat ignoble, d’une tentative d'un meurtre dévastateur, de l’écrivain le 12 août 2022. L’auteur a survécu et il partage dans son livre ses expériences, ses douleurs et sa volonté de vivre, d’aimer, et de créer.
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