par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
Sous toutes ses formes et quelles que sont ses justifications, le terrorisme incarne une négation totale des valeurs humaines, de la décence et de la civilité. Il représente un antihumanisme qui blesse, effraie et asservit. Recourir systématiquement à la violence pour atteindre des objectifs religieux, politiques, nationaux ou culturels, à travers des actes de barbarie, tels que les attentats, assassinats, destructions, violences ou prises d'otages, traduisent un mal profondément inhumain, un fléau innommable, une plaie dévastatrice. Pour toute personne dotée d’une moralité et d’une sensibilité humaine, le terrorisme se réduit à ce constat glaçant : l'autre est nié, rejeté, considéré comme une existence superflue qui peut être effacée.
(Texte intégral)
|
par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
D’emblée, nous estimons que l’idéologie dite « pluralisme juridique » n’est guère autre qu’une forme abâtardie du « panjuridisme » en général. C’est une idéologie à la mode, une idéologie extrême-droitiste qui sert nos oligarchies régnantes. Pour clarifier notre assertion, examinons et critiquons ce panjuridisme « pluraliste » et l’indifférenciation idéaliste et irrationnelle que cela produit. Critiquons ensuite le lyrisme panjuridique pluraliste en analysant les impasses, les culs-de-sac, les abîmes de sens, tant démocratique et politique que juridique et rationnel.
(Texte intégral)
|
par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
« Le dilemme du tramway » (« the trolley problem ») de Philippa Foot (1920-2010) se distingue philosophiquement. C’est une expérimentation en pensée, exemplaire, formatrice et instructive. En d’autres termes, une expérience révélatrice quant à notre façon d’agir et de justifier en morale et en éthique nos actes et nos omissions. Et avant tout, c’est un dilemme qui prouve qu’en éthique (comme en droit) « les mains propres » peut bien être le préférable et l’idéal, dans la réalité morale et éthique, il y a des choix à faire et surtout des choix douloureux, pénibles, avec des conséquences malheureuses, des choix qu’il faut assumer, vivre avec. Dans le présent article, nous visons à analyser ce dilemme dit « du tramway », d’expliquer la pertinence pour le débat moral et éthique contemporain. Nous le ferons en insistant, en arrière-fond, sur l’importance de la psychologie morale, souvent (même très fréquemment) l’angle mort dans tout débat moral et éthique.
(Texte intégral)
|
par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
Là où d’autres s’effraient, se lamentent, devant une catastrophe, et plus encore devant une catastrophe annoncée, un juriste aguerri garde la tête froide, et aperçoit la perspective d’un travail bien rémunéré ainsi que des opportunités de gains futurs ! Rien là que de très banal. Tout juriste professionnel bien éduqué, après avoir montré un visage aimable et compatissant, sait faire ses calculs face aux catastrophes qui surviennent, ou à celles qui s’annoncent, quelle qu'en soit la taille : énorme, voire gigantesque, désastreuse ou malheureuse, petite ou grande.
(Texte intégral)
|
par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
NDLR : Boualem Sansal est libre depuis le 12 novembre 2025, ayant été gracié par le président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, sur demande de l'Allemagne.
Quand ceci s’écrit, Boualem Sansal croupit dans les geôles d’Alger, en Algérie. Il a été proclamé ennemi du régime islamiste-militaire d’Algérie par le régime qui a réussi (le 16 novembre 2024) à le jeter en prison. Le régime a monté une accusation (incrimination) commode, a arrangé un procès de façade (le 27 mars 2025, confirmé en appel le 1er juillet 2025), et l'a confiné présentement à l’ombre pour 5 ans.
(Texte intégral)
|
par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
En 2019, la presse canadienne a rapporté qu’une cérémonie dite de « purification par les flammes » avait été organisée dans des écoles catholiques de l’Ontario : une trentaine de livres jugés offensants à l’égard des peuples autochtones furent symboliquement brûlés et leurs cendres servirent à fertiliser un arbre. Près de 4 700 autres titres furent retirés des rayons et destinés à la destruction (1). L’initiative se voulait pédagogique, mais elle témoigne d’un climat où la moralisation et l’idéologie justifient la censure et l’effacement. Un pouvoir qui s’arroge le droit de détruire des textes finit par viser, tôt ou tard, la liberté de penser et de parler. L’épisode ontarien rappelle que l’histoire n’avance pas selon une loi inexorable de progrès : au nom d’une conception bornée du bien, on en vient encore à célébrer la disparition de livres et, par là même, à mutiler notre héritage intellectuel.
(Texte intégral)
|
par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
Soumettons la fable intitulée « L'âne, le tigre et l'herbe bleue » à notre réflexion. C’est une fable qui nous intrigue, qu’il convient d’examiner de façon critique. Et comme cela se révélera, nous sommes très critiques à l’égard du message « moral » (et intellectuel) que véhicule cette fable. Comme nous l’expliquons, la fable envoie un message fautif (en ligne avec le mouvement du « politiquement et moralement correct ») non acceptable.
(Texte intégral)
|
par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
Examinons, de façon critique, ce que l’éditeur et l’historien Pierre Nora nous raconte sur Michel Foucault (1926-1984) dans son ouvrage d’ego-histoire « Une étrange obstination ». Dans le chapitre intitulé « Foucault tel que je l’ai connu », Pierre Nora nous offre, au sujet de Michel Foucault, un profil intellectuel, un portrait distancié et critique. Jamais Pierre Nora n’a-t-il adopté la pensée foucaldienne et, surtout, jamais n’a-t-il succombé à la séduction intellectuelle que Foucault exerçait sur son entourage et ses rencontres. Il en découle une image très nuancée et mesurée de Michel Foucault, de son sacerdoce parisien, de son rôle intellectuel, de ses écrits et de ses échecs, mais également une présentation clairement en opposition aux images hagiographiques (et idéographiques) présentement en vogue.
(Texte intégral)
|
par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
C’est un roman épatant, un roman qui capte son lecteur et qui réveille la conscience. Le roman Houris, écrit par l’auteur franco-algérien Kamel Daoud, est, en toute simplicité, un chef-d’œuvre, un livre remarquable qui séduira ses lecteurs. C’est un roman qui veut durer et qui s’imposera dans l’histoire littéraire. Autant de raisons pour s’y intéresser, autant de raisons pour l’examiner avec bienveillance, l’apprécier comme un roman dirigé contre le sectarisme islamique ambiant, et le célébrer comme un livre critique qui nous instruit et qui sollicite notre solidarité.
(Texte intégral)
|
par Bjarne Melkevik, Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca ®
Analysons et critiquons le livre clef du philosophe américain Ronald Myles Dworkin (1931-2013), « Religion sans Dieu » et le programme de fondation de « l’athéisme religieux » en tant que nouvelle religion.
Ronald Dworkin, comme fondateur d’une nouvelle religion, une nouvelle religion bâtie sur des valeurs morales et éthiques surnaturelles, avait à première vue de quoi surprendre. Il s’était avant tout fait connaître en tant qu’un des idéologues clefs au service du Parti démocrate aux États-Unis, de même qu’un philosophe du droit chic libéral s’opposant fermement à la classique neutralité libérale, et en favorisant, avec beaucoup de verve, un fondationnalisme de valeurs morales absolues. Surprise donc telle que la nouvelle religion de « l’athéisme religieux » de Dworkin prêche que nous sommes, par nature, soumis à un mysticisme inné (qui réside dans l’humain et dans la nature), et surtout soumis aux valeurs morales (éthiques) existant métaphysiquement au-dessus de nos têtes, pareilles à un quasi-droit naturel objectif et absolu. Quand donc Ronald Dworkin se manifestait en tant que fondateur religieux – quoique guère original – il y a de quoi s’étonner et s’interroger avec un esprit ouvert et critique. Ce sera l’objectif de l’analyse qui suit.
(Texte intégral)
|