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Le fanatisme radical : le terrorisme, une négation de l'humanité

par
Professeur, Faculté de droit, Université Laval, Québec, membre de Tolerance.ca®

Sous toutes ses formes et quelles que sont ses justifications, le terrorisme incarne une négation totale des valeurs humaines, de la décence et de la civilité. Il représente un antihumanisme qui blesse, effraie et asservit.  Recourir systématiquement à la violence pour atteindre des objectifs religieux, politiques, nationaux ou culturels, à travers des actes de barbarie, tels que les attentats, assassinats, destructions, violences ou prises d'otages, traduisent un mal profondément inhumain, un fléau innommable, une plaie dévastatrice. Pour toute personne dotée d’une moralité et d’une sensibilité humaine, le terrorisme se réduit à ce constat glaçant : l'autre est nié, rejeté, considéré comme une existence superflue qui peut être effacée. 

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Le terrorisme, dans son essence, est un mal absolu : il s'attaque aux fondements mêmes de l’humanisme et à la cohabitation solidaire qui nous unit tous. Il reflète l’aboutissement d’un fanatisme radical. 

Un fanatisme extrême.

C’est un fanatisme extrême qui continue de s’imposer dans notre réalité. Le terrorisme est présent, omniprésent même, malgré notre rejet, malgré nos condamnations envers ceux qui adoptent cette voie destructrice. Unissons-nous pour rejeter les discours insensés, les propagandes et les actes barbares des terroristes, quels que soient leurs origines et les prétextes. Il ne faut jamais céder à des argumentations biaisées ou à des justifications absurdes. Ces violences nous paralysent, effondrent nos sociétés, instillent la peur et font prospérer un mal profond et destructeur.

Pour éradiquer les différentes formes de terrorismes et de leurs idéologies, il est essentiel de comprendre leur essence : ils incarnent une négation totale des valeurs fondamentales, telles que la liberté, l’égalité et la solidarité. Là où ces mouvements s’établissent, que ce soit dans les esprits ou sur des territoires, ils sèment désolation, servitude, pertes humaines et blessures. Ils apportent avec eux le désespoir, la désillusion et une détresse psychologique dévastatrice. Abandonnés à leur influence, nous en souffrons mentalement, tandis que leurs avancées macabres continuent d’éroder ce qui nous reste.

La paix, l’harmonie et la joie de vivre échappent aux fanatiques, intégristes, djihadistes, narcissiques et autres extrémistes identitaires. Ces individus détournent le regard face aux conséquences terribles de leurs actes. Ils ignorent les cris et souffrances des victimes tout en propageant des idées abjectes qui profanent l’humanité. Insensibles aux lamentations, aux appels à l’aide, ils s’emmurent dans une ignorance complète de l’impasse que représente leur voie de violence. Ce qu’ils produisent n’est rien d’autre qu’un enfer terrestre issu de leurs dégradations morales.

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Le terrorisme moderne fonctionne comme une machine brutale et déshumanisante. Il agit en dehors du cadre politique en s’emparant du pouvoir par la terreur. Convaincus que leurs objectifs méritent d’être atteints par tous les moyens nécessaires, les terroristes n’accordent aucune importance aux vies humaines, aux liens sociaux ou à tout sens communautaire. Ils imposent leur vision fanatique pour asservir, pour annihiler toute liberté et toute capacité critique de penser. Aux yeux de ces acteurs obscurs, ni morales ni distinctions éthiques – entre coupable et innocent, militaire et civil – n’ont de valeur.

Ils s’enfoncent dans une idéologie du néant, destructrice par essence, où le terroriste refuse toute réflexion ou émotion face au monde autour de lui. Pour eux, l'autre n'est pas une personne, mais un ennemi à éradiquer. C’est ainsi qu’ils perpétuent un cycle où l’humanité elle-même semble leur devenir étrangère et leur vision se limite à un horizon sans lumière.

Une négation totale de la liberté pour tous

Il est essentiel de comprendre une vérité simple, mais cruciale : le terrorisme incarne la négation absolue de la liberté, de l'égalité et de la solidarité pour tous. Il représente la victoire du mal sur le bien, de l'injustice sur le juste, de la laideur sur le beau, effaçant tout ce qui édifie nos valeurs fondamentales. Nous ne devrions jamais permettre cela. À chaque fois que le terrorisme se manifeste, il emporte avec lui dissolution, servitude, et soumission forcée, enchaînant les esprits avec de lourdes chaînes idéologiques.

Constater aujourd’hui que tant d’individus s’engager aveuglément dans cette voie destructrice bouleverse profondément notre conscience. Le terrorisme se nourrit de violence, d’injustice, d’expulsion, de massacres, d’humiliation, et d’abus déchirant les liens sociaux et humains. Ces actes sont une régression civilisationnelle où l’humain abdique son humanité, renonce à lui-même et souille son esprit de ressentiments maladifs et d’une quête insatiable de domination.

La violence, par essence, est une forme d’action humaine muette, qui refuse le dialogue libre et égalitaire. Et le terrorisme amplifie cette violence pour anéantir le pouvoir des mots, brisant toute possibilité de communication pour imposer uniquement obéissance et soumission. Là où les mots pourraient ouvrir des horizons de liberté et d’égalité, le terrorisme se charge de les refermer à jamais.

L'un des aspects les plus terrifiants du terrorisme réside dans son pouvoir à briser les liens sociaux, à opposer les individus les uns aux autres et à dissoudre toute solidarité naturelle qui pourrait les unir. Il divise les communautés, transforme les proches en étrangers et immerge le monde dans une solitude sombre et aliénante. Là où nous recherchons la lumière, il impose l'obscurité.

Nous méritons un monde meilleur

Nous méritons la liberté, libérés des chaînes du terrorisme et des actes destructeurs. Les terroristes souillent un monde qui pourrait être magnifique. Ils ternissent la terre par leurs infamies et corrompent les cœurs humains.

Ils sacrifient leurs propres vies sur l’autel de la haine, rendant les relations humaines toxiques par la peur et l’angoisse qu’ils sèment.

Ces oppresseurs brisent notre dignité afin que personne ne puisse avancer fièrement et librement. Ils tirent satisfaction de nos souffrances, persuadés qu’elles valident leur prétendu pouvoir. Ils traitent les gens avec mépris, comme des êtres insignifiants. Ils détruisent culture, savoir, art et plaisir pour que rien ne puisse prospérer dans leur désert stérile.

Leur arsenal repose sur les tromperies et les mensonges, nourrissant une haine viscérale envers la vérité et la sincérité. Tout ce qu’ils entreprennent vise à nous choquer, nous intimider, nous réduire en silence sous le poids de l’effroi dans lequel ils souhaitent nous plonger. Ils prônent un nihilisme extrême et narcissique où la vie humaine n’a aucune valeur, ils sacrifient au nom d’une idéologie rétrograde chargée de détruire tout ce qui symbolise l’altérité, l’égalité et la liberté.

Nous sommes capables de mieux. Ensemble, nous devons résister à cette noirceur en défendant inlassablement les valeurs qui éclairent notre humanité et fortifient nos sociétés.

Le narcissisme terroriste

Comment évaluer la pertinence et la lucidité de notre réaction face à la terreur, au terrorisme, et aux extrémismes idéologiques ou égocentriques ? N'avons-nous pas l'impression d'être embarqués dans un train lancé à pleine vitesse, impuissant face à son itinéraire et à ceux qui le conduisent ? Ces conducteurs, aveuglés par choix, préfèrent ignorer la vérité, recherchant un état d'oubli naïf, comme s'ils pouvaient effacer la réalité d'un coup de baguette magique. Pire encore, ils tendent à brouiller volontairement les lignes entre victime et agresseur, mêlant honteusement les rôles et accusant sans discernement ceux qui subissent. Les victimes elles-mêmes deviennent injustement les cibles d'une critique, comme si leurs souffrances étaient une faute de leur part.

L'idée que "c'est finalement de leur propre faute" semble aujourd'hui résonner en refrain chez ces nouveaux juges autoproclamés de la pensée critique (sic!), ces "Ponce-Pilate modernes", et leur cercle d'adeptes. Un constat particulièrement frappant après les événements du 11 septembre 2001 à New York : après ce drame mondial, au-delà du choc éprouvé face aux célébrations macabres de certains, ce qui a sidéré, c'est la réaction des intellectuels – journalistes, écrivains, universitaires, penseurs –, qui s’est bruyamment engouffré dans une posture de révision commode. Ils ont minimisé l'horreur sous prétexte d'une "analyse" géopolitique ou idéologique : ce n'étaient que "deux tours", une attaque contre la politique américaine, une réponse aux tensions internationales… autant de falsifications réduisant les faits à de simples concepts.

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Les "Ponce-Pilate de la pensée" rivalisaient dans une surenchère malhonnête pour désigner "le vrai coupable" et détourner l'attention du véritable fléau qu'est le terrorisme. Leur empressement à retomber dans une rhétorique anti-américaine simpliste relevait d'un opportunisme intellectuel désolant – une pure démission morale face à l'effroyable réalité. On ne pouvait que désespérer devant cette lâcheté omniprésente.

Ainsi, d'après eux, les vraies victimes n'étaient pas celles qui avaient été brutalement tuées, mais bien les bourreaux involontaires d'un prétendu système global. Mieux valait parler d'effondrement de « deux tours » que des 2 977 vies brisées ce jour-là – des hommes, des femmes et des enfants anéantis dans des circonstances inimaginables. Ces « policiers de la pensée » refusèrent de regarder cette réalité en face ou de s'interroger sur l'immense poids moral et humain de l'événement. Selon eux, feindre la cécité intellectuelle leur offrait une couverture : après tout, qui oserait blâmer un aveugle pour ne pas voir ?

L’aveuglement volontaire

Tel un mouvement de balancier, il semblait que l’histoire se répétait de manière absurde, cette fois de l’autre côté de l’Atlantique, à l’occasion des actes de terrorisme survenus à Paris, le 7 janvier 2015, marqués par l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo et des policiers en service.

Le même réflexe d’aveuglement s’imposait : subitement, par crainte d’offenser, afin de « ne pas faire d’amalgame » – ces mots érigés en preuves d’une volonté délibérée de nier la réalité –, pour demeurer politiquement ou religieusement corrects, certains allaient jusqu’à questionner la responsabilité des victimes. Les journalistes de Charlie Hebdo n’avaient-ils pas eux-mêmes cherché cette issue (sic), provoqué (sic), ou même été accusés de « racisme » (sic) ?

Et avec cela, la raison s’effaçait peu à peu. On s’éloignait d’une compréhension politique lucide, d’une véritable réflexion critique. À la place prenait racine une forme d’idéologie aveugle et volontairement obtuse. Pire encore, cet aveuglement façonnait une complicité tacite, un silence inquiétant qui abandonnait le monde – et ses habitants – en pâture aux prédateurs terroristes. Ce recul de la lucidité menait au même funeste constat : le bien s’érodait au profit du mal, le mal triomphait, et les humains payaient le prix.

En janvier 2015, assister à la couverture médiatique des attentats contre Charlie Hebdo avait quelque chose de saisissant, presque déchirant, notamment dans la manière dont certains organes journalistiques, notamment aux États-Unis, choisissaient d’aborder – ou plutôt d’éviter – certains sujets sensibles. Le refus catégorique d’évoquer des notions comme le blasphème, leur volonté de ne pas montrer les caricatures non censurées de Charlie Hebdo ou encore leur incapacité à défendre fermement et sans ambiguïté la liberté d’expression et celle de la presse illustraient cette attitude troublante. Comment expliquer une telle myopie intellectuelle alors qu’il aurait fallu s’élever avec conviction pour défendre ces principes fondamentaux ?

Tout finissait par se résumer dans la logique biaisée du « deux poids, deux mesures » ou par ce triste exemple des trois singes : fermer les yeux pour ne pas voir le mal, se boucher les oreilles pour ne pas l’entendre, détourner l’esprit pour ne pas l’identifier. Le résultat ? Une narration trouble, une ambiguïté tenace propagée par certains médias. À tel point que les journalistes lâchement abattus perdaient progressivement leur statut de victimes aux yeux de certains, cédant la place à cette douteuse représentation selon laquelle ils n’étaient peut-être pas « totalement innocents » (sic!).

Ce glissement aboutissait à une perversion aussi bien intellectuelle que morale – sans même évoquer la déontologie journalistique. La victime et le bourreau semblaient se fondre dans une obscurité indistincte, dans ce flou gris où toute certitude disparaissait. Au lieu de clarifier les faits, cela contribuait au contraire à brouiller les lignes au profit du discours terroriste. Pourtant, la vérité restait simple : la victime est celle qui se fait tuer injustement.

Ce refus collectif d’affronter la vérité semblait répondre à un désir profond de n’en rien savoir et de tourner définitivement la page pour ne plus y penser. Tout devenait prétexte à l’auto aveuglement : faire semblant que rien ne s’était produit ou que tout était déjà derrière nous.

Mais derrière cet écran de déni collectif se cache une vérité dérangeante. Nous portons tous en nous une aptitude inquiétante à détourner le regard face à l’insupportable. Car admettre l’angoisse et la douleur que génère le terrorisme pèse trop lourd pour nombre d’esprits. Nul ne souhaite véritablement encombrer son existence avec le fardeau que représentent ces horreurs. Et voilà comment nous finissons enfermés dans notre propre piège : un gouffre moral que nous avons creusé nous-mêmes.

La liberté mérite d’être défendue

Pourtant, dans notre lâcheté et notre désir d'oubli, ce sont le terrorisme et ses idéologies qui progressent, qui s’installent et imposent la peur, forçant à la soumission. Et tout cela, à notre détriment.

Même s’il est parfois tentant de laisser son esprit se reposer, il ne faut jamais perdre de vue ce qu’est devenu notre monde et les raisons de cette évolution. Nous avons le devoir de résister, de ne jamais fléchir, de nous battre jusqu’au bout pour préserver le privilège inestimable de marcher libres et debout. La liberté ne doit jamais être réduite au silence, ni remplacée par l’acceptation d’un quelconque joug.

Face au terrorisme, la peur et la lâcheté se mêlent fréquemment à une forme de cécité volontaire, un refus d’affronter une réalité troublante : notre monde est traversé par des contradictions irréconciliables, où les adversaires de la liberté se dissimulent parfois au sein même de nos sociétés. Une attitude purement défensive ne suffira pas pour contrer le défaitisme ambiant et l’indifférence glaçante qui minent notre époque. Il est crucial d’adopter une vigilance permanente – sur les plans moral, politique et intellectuel – afin de réaffirmer les principes fondamentaux d’une modernité reposant sur les valeurs démocratiques, politiques et juridiques.

Se défendre ne signifie pas s’arroger une quelconque vérité absolue, mais bien cultiver l’intime conviction que l’amour de la liberté s’accompagne d’un esprit libre et d’une détermination inébranlable à défendre ces idéaux, pour nous-mêmes comme pour les autres.

Résistances

Face au terrorisme et à la terreur, il est essentiel de se munir des moyens adéquats en commençant par une analyse rigoureuse de ceux employés par nos adversaires, ces ennemis de la liberté. Ils agissent parmi nous, exploitant nos faiblesses, abusant de notre bienveillance, ridiculisant nos idéaux de liberté. Au travers de la propagande, de l'endoctrinement et du mensonge, ils s'immiscent dans nos foyers. Par le biais du cyberespace, ils transforment cet outil en un véritable "espace de terreur" servant leurs objectifs ignobles.

Les terroristes utilisent Internet et ses ressources pour séduire, manipuler, abuser et tendre des pièges avec pour but de recruter ou de détourner des individus, qu'ils soient jeunes ou moins jeunes. Une analyse approfondie du terrorisme et du phénomène de "terreur-espace" est non seulement nécessaire, mais aussi pertinente et indispensable. La vigilance demeure un impératif.

Cette analyse est cruciale, car elle met en lumière la manière dont la liberté offerte par Internet peut être subvertie pour saper cette même liberté. Pire encore, elle peut être détournée afin de corrompre les esprits et les consciences des individus, souvent à leur insu. La fragilité psychologique joue ici un rôle déterminant en rendant les personnes vulnérables, incapables d'opposer une résistance mentale et morale aux tromperies, aux mystifications, aux manipulations ou encore à l'enrôlement insidieux.

La servitude volontaire exerce une attraction pernicieuse. Elle séduit profondément en promettant faussement une certitude, un sentiment d'appartenance, une croyance ou une identité. Pourtant, elle agit à rebours des individus qu'elle subjugue : elle les enchaîne, les prive de leur autonomie morale, politique et spirituelle.

L'aspect le plus redoutable de cette soumission volontaire réside dans le rôle actif qu’on y joue sans en avoir pleinement conscience. Elle fait de chacun un complice : complice dans la négation des autres, complice dans la propagation de la terreur au sein de la société, et complice dans la diffusion d’une ombre menaçante qui obscurcit tout sur son passage.

Le nouveau totalitarisme

S’impose un éclairage intellectuel sur les nouveaux totalitarismes, sur les nouvelles lubies terroristes, qui, par l’intermédiaire de l’Internet, séduisent et prophétisent, honteusement, un « nouvel homme », un « nouvel âge », un « recommencement », en vue d’édifier, faussement, le « paradis » sur terre plutôt que dans les cieux. Il convient en ce sens de se rappeler que ceux qui nous promettent le paradis sur terre n'ont jamais produit que de l'enfer.

Un nouveau totalitarisme, pareil à une répétition maudite des fascismes utopiques de jadis, de gauche ou de droite, qui ont si sauvagement ensanglanté notre planète bleue, revient à présent en force pour une énième fois imposer aveuglements et noirceurs. ¡No Pasarán!

Jamais, sous aucun prétexte, ne faut-il baisser les bras. Pour faire face au terrorisme, fanatisme, djihadisme, oppression, il faut commencer avec un non, un non catégorique et ferme, un « non » qui résonne. Il faut un non qui retentit au niveau interindividuel, au niveau interhumain, il faut dire non aux fanatisés qui harcèlent les filles qui ne portent pas de voile, qui insulte ceux qui ne font pas le ramadan, qui crache sur des femmes qui portent des jupes, qui injurient ceux qui mangent toutes les sortes de viandes. Il faut un non ferme aux anciens et aux nouveaux semeurs de haine. Prononçons, ensemble, un non qui affirme au niveau politique, démocratique et légal, notre attachement profond à une liberté qui est là pour être partagée sans peur, sans oppression et surtout sans terreur.

Sans découragement, il faut énergiquement lutter, le faire intellectuellement, moralement, et démocratiquement, s’opposer au nihilisme, au fanatisme, aux ennemis de la liberté humaine. Il faut faire barrage contre le dessein néfaste du terrorisme, du totalitarisme, voulant détruire ou instituer le chaos dans la société et dans l’esprit.

Insistons fermement sur la nécessité de lutter, de résister, activement, en commençant par une alerte morale, politique et intellectuelle. Il faut arrêter de faire la part belle aux terroristes, il vaut mieux se distinguer par un positionnement ferme et résolu contre l’idéologie totalitaire et terroriste.

Avant tout, rendons une main en secours et en solidarité aux victimes et à leurs proches, car nous sommes convaincus que le sacrifice des vies est inutile, que c’est par l’intelligence et de bonnes pratiques que de vrais progrès peuvent se réaliser.

Vigilance donc, conscience surtout, étant donné qu’il faut extirper le terrorisme et la terreur du cœur, de l’esprit, des humains, qu’il faut le faire en mettant un barrage – tant politique et démocratique, que symbolique - contre les desseins néfastes des terroristes.

Cultiver une attitude apaisée 

Avec réalisme et détermination, il est impératif de s’opposer à l’idéologie terroriste et totalitaire avec calme, en adoptant une approche posée, démocratique et respectueuse des principes de la modernité démocratique. 

Nous devons affirmer haut et fort que nous méritons mieux que la soumission, mieux que le terrorisme, mieux que le totalitarisme. Dans cette lutte, il ne faut jamais céder au découragement ou abandonner nos valeurs. Rejeter les idéologies fondées sur la terreur et la manipulation, le conditionnement par la propagande, les fausses vérités et l’endoctrinement est crucial. Rien de valable ou de juste ne peut émerger d’une atteinte à l’esprit d’autrui. Les mauvaises intentions pavent toujours le chemin vers des désastres. 

Une vie politique ouverte, démocratique et empreinte de solidarité doit soutenir les individus, les familles et les groupes sociaux qui souffrent et ont besoin de notre empathie. C’est ensemble que nous formons « des bataillons de résistance » capables de protéger notre société des nouvelles menaces d’un totalitarisme renaissant. 

Les experts offriront sans doute des analyses théoriques sur la nature même du terrorisme et proposeront des études approfondies sur la manière d’y résister. Ces contributions intellectuelles sont précieuses et bienvenues dans un combat auquel chacun, malgré lui, est déjà mêlé. Néanmoins, l’essentiel réside dans un large engagement collectif : la lucidité face aux dangers du totalitarisme et la mobilisation venant des citoyens eux-mêmes. Ce sont les voix courageuses des femmes et des hommes ordinaires, engagés contre la terreur et l’oppression, qui bâtiront le rempart le plus solide face à ces fléaux.

La liberté se savoure en liberté

La liberté atteint toute sa saveur lorsqu'elle est pleinement vécue. Il est préférable de mordre à pleines dents dans le fruit de cette liberté, de revendiquer avec force notre existence en tant qu'êtres humains libres, plutôt que de se résigner à vivre soumis. Être libre, c'est de s'émerveiller, d’apprécier et de célébrer sans contrainte tout ce qui nous entoure, simplement tel qu'il est. Cela signifie également percevoir la société comme un lieu où chacun peut incarner son unicité, être une personne à la fois singulière et irremplaçable, grâce à l'espace offert par cette liberté. Un espace où cette dernière se partage dans une harmonie réciproque bénéfique à tous. Toute interaction autour de la liberté doit s'effectuer dans le respect mutuel et avec la profonde reconnaissance de cette valeur inestimable.

Oser être soi-même, c’est aussi refuser de devenir ce que l’on voudrait vous imposer : que ce soit sous le prétexte d’une religion, d’une identité, d’une croyance, ou simplement au nom des normes politiques et morales du moment. Mais cela ne signifie pas pour autant s’enchaîner aux souvenirs du passé ; il est essentiel de garder en tête que l’avenir reste ouvert et empli de possibilités.

Une liberté pour tous, partagée dans une égalité réelle, exige les valeurs fondamentales de respecter l'autre. "Tu ne tueras point", "Tu n’opprimeras point" et "Tu ne marcheras point sur le dos des autres" sont des principes qui doivent guider une société réellement libre. Il est alors impératif de reconnaître l’humanité de l’autre pour éradiquer toute forme d’animalité destructrice qui cherche à nuire.

Enfin, il ne faut jamais perdre de vue que notre servitude naît souvent de notre propre peur, lâcheté et conformisme. Ces failles forgent nos chaînes et nous privent de cette liberté essentielle qui pourrait autrement nous élever.

17 décembre 2025

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* Les attaques du 11 septembre 2001. Image : Wikipedia


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La Chronique de Bjarne Melkevik
par Bjarne Melkevik

Bjarne Melkevik, docteur ès droit de Paris II, professeur à la Faculté de droit de l’Université Laval (Québec), est un auteur prolifique dans le domaine de la philosophie du droit, de l’épistémologie et de méthodologie juridique. Ses plus récentes publications incluent... (Lire la suite)

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