
Je suis entièrement d’accord avec les objectifs de Tolérance. Cependant j’aimerais apporter quelques précisions sur les termes. Mon attitude envers l’autre, ses opinions, ses prises de positions serait plutôt qualifiée de respect.
Je ne me contente pas de le tolérer car cela peut avoir comme implication que, si je ne partage pas ses opinions, je les tolère, les miennes étant les bonnes. Je les respecte sans aucune indication de supériorité ou de prééminence de ma part.
La liberté d’expression de l’autre est une condition de ma propre liberté. Il est toutefois clair dans mon esprit qu’il ne peut être question d’accorder la liberté aux racistes, aux fascistes, aux antisémites de diffuser leurs appels à la haine et à la discrimination.
Certes, il ne s’agit pas là d’opinions à partager, à réfuter ou à discuter mais d’une incitation au crime. Il s’impose pour moi, comme pour tous ceux qui croient à la liberté, de les combattre et de les empêcher de semer la haine et l’appel au crime. Même si on se réfère à des doctrines ou à des codes religieux ou moraux, souvent mal interprétés, telle l’inégalité entre les hommes et les femmes, il importe que je m’inscrive en faux sans tolérance.
Texte de l’intervention au Débat-rencontre soulignant les dix ans de Tolerance.ca, «Antisémitisme, racisme, homophobie, islamophobie : la liberté d’expression est-elle en péril ?», qui a eu lieu à la Librairie Zone Libre de Montréal, le 29 novembre 2012.
Mis en ligne le 7 décembre 2012