par Véronique Fournier, Conseillère de la Ville
District de Saint-Henri–Petite-Bourgogne–Pointe-Saint-Charles
et
Thierry St-Cyr, Député fédéral de Jeanne-Le Ber
Mardi matin, le ministère des Transports du Québec (MTQ) présentait la dernière version de son projet de reconstruction de l’échangeur Turcot. Tout le monde était présent ! Des ministres, des maires, des fonctionnaires et des journalistes avaient enfin l’occasion d’assister à la présentation du plus grand chantier en préparation sur l’Île de Montréal en plein coeur du Sud-Ouest. Vraiment tout le monde ? Non. Des élus du quartier se sont vus refuser l’accès à la présentation. Nous avons été refoulés aux clôtures du site sans explications. Est-ce d’avoir milité pour un meilleur Turcot qui nous en a interdit l’accès.
Pourtant, les autorités sur place nous connaissaient et étaient certainement en mesure de nous identifier. Un conseiller communique avec « la base », probablement une personne à l’autre bout du site, sous les chapiteaux, mais son oreillette lui répond de ne pas nous laisser passer. À qui parle l’homme à l’oreillette ? Il n’y a aucun moyen de le savoir. Finalement, afin de bien nous faire comprendre que nous sommes persona non grata, on nous verrouille la clôture Frost au visage. Nous avons dû nous rabattre sur les bulletins de nouvelles et les journaux pour connaître la substance de la conférence de presse ministérielle.
Déni de démocratie
Les citoyens et les médias nous demandent de nous prononcer sur des enjeux de transport, d’environnement, de santé et de sécurité publique, et nous ne demandons pas mieux que de nous acquitter de notre travail d’élus en toute connaissance de cause.
Malheureusement, on nous empêche d’accéder à l’information pertinente. Le Ministère se dit pourtant très fier de son projet !
Nous nous expliquons donc mal pourquoi il nous a refusé l’accès à ses belles maquettes et à ses animations dynamiques. Résultat, il nous manque des informations primordiales pour remplir correctement nos responsabilités d’élus. Et ce n’est certainement pas la version impressionniste présentée le vendredi précédent, entre autres, au maire de l’arrondissement du Sud-Ouest, Benoit Dorais, qui a fait le travail ! Ce comportement est un affront direct envers les citoyens de nos quartiers, qui nous ont offert leur confiance et nous demandent de défendre leurs intérêts. Nous invitons le MTQ à corriger le tir et à rencontrer les élus du Sud-Ouest de Montréal, tous les paliers de gouvernement confondus, afin de nous présenter adéquatement le projet de nouvel échangeur Turcot. Une chance de se reprendre Dans les prochaines années, le déroulement harmonieux des travaux et la gestion de leurs impacts au quotidien dépendront, notamment, des relations entre le MTQ, qui agit à titre de promoteur, et les citoyens, les partenaires (Ville de Montréal, arrondissements, STM, AMT, CN, Parcs Canada, etc.) et les élus locaux. Le dialogue, le respect et l’écoute sont des valeurs importantes et bien implantées dans le Sud-Ouest, et nous constatons que le Ministère s’engage dans une bien mauvaise direction quant à ses relations avec la communauté. C’est à la porte de nos bureaux que les citoyens inquiets cognent pour obtenir de l’information ou pour nous demander d’intervenir.
Ce serait dans l’intérêt du MTQ de s’assurer que tous les représentants dûment élus des citoyens soient traités avec respect et aient accès à l’information pertinente.
Nous attendons toujours des explications satisfaisantes de la part du MTQ concernant notre expulsion de la conférence de presse. Ce geste cavalier met en lumière un curieux manque de respect envers la démocratie de la part de ministres et d’un organisme gouvernemental. Bien avant le MTQ, les citoyens et les élus du Sud-Ouest en ont vu d’autres. La mobilisation pour le respect de l’environnement, de la santé publique et du transport collectif ne cessera certainement pas en tentant de bâillonner des représentants du peuple. Le ministère des Transports du Québec doit changer d’attitude. De notre côté, nous sommes toujours prêts à collaborer pour un meilleur échangeur Turcot… à condition, bien sûr, d’avoir un interlocuteur.
Véronique Fournier, Conseillère de la Ville
District de Saint-Henri–Petite-Bourgogne–Pointe-Saint-Charles
Thierry St-Cyr, Député fédéral de Jeanne-Le Ber
12 nov. 2010