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Création d’une école secondaire à vocation noire : la controverse torontoise s’étend à Montréal

par , collaboratrice, engagée dans le cadre de nombreux projets d'étudiants de Tolerance.ca
Le débat entourant la création d’une école secondaire à vocation noire, qui dure depuis plus de dix ans dans la province de l’Ontario, fait davantage de vagues depuis que le projet a été adopté le 29 janvier 2008 avec une maigre majorité de deux voix par les commissaires du Toronto District School Board, le plus grand conseil scolaire de Toronto

La Table ronde du Mois de l’histoire des Noirs (TRMHN) a révélé sa position sur le sujet en reconnaissant que si l’expérience s’avère fructueuse, elle pourrait être instaurée aussi à Montréal.

M. Michael Farkas, secrétaire de la TRMHN a en effet fait entendre la position de l’organisation sur le projet torontois. « On va avoir ce dossier à l’œil. Si l’expérience s’avère fructueuse à Toronto, il faudra se demander si une école pour la communauté noire de Montréal ne serait pas un bon moyen d’enrayer le décrochage scolaire de nos jeunes». Selon lui, les jeunes Noirs auraient davantage de chances de réussite si leur enseignement les concernait plus directement. « On a le même problème ici. Les professeurs sont, pour la grande majorité, issus de la communauté blanche. L’histoire enseignée est celle des Blancs. Il n’y a pas de modèle de réussite au niveau scolaire pour nous ».

Me Julius Grey croit toutefois que cela constitue un repli vers un communautarisme noir qui ne peut avoir qu’un effet désastreux. «Même si les nouvelles écoles seront techniquement ouvertes à tous, il est certain que la ségrégation sera totale parce que les autres citoyens ne seront pas intéressés par un curriculum concentré sur la construction d’une culture noire. De plus, d’autres minorités ne manqueront pas de demander les mêmes privilèges », a-t-il écrit dans un quotidien montréalais.

Me Grey croit qu’une école à vocation noire pourrait avoir des effets négatifs sur le réseau d’enseignement public.

Pour sa part, M. Farkas se dit conscient des conséquences qu’un tel débat pourrait avoir au Québec si le projet était véritablement lancé, mais il demeure convaincu que le débat doit avoir lieu et que des questions doivent être posées. « Est-ce qu’une telle école serait perçue comme un ghetto ? Est-ce qu’on ne doit pas favoriser l’intégration des jeunes Noirs au lieu de tous les mettre dans la même école ? Est-ce qu’on favoriserait leur apprentissage tout en diminuant le taux de décrochage s’ils étudiaient tous ensemble ? Et qui paierait pour une telle école ? La Commission scolaire de Montréal ? Comme vous le voyez, il y a tellement de questions. C’est signe que le débat doit avoir lieu ».

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C’est en 1995 que l’idée de créer une école centrée sur la réalité afro-canadienne en Ontario a été lancée par une commission royale sur l’éducation. Elle n’a toutefois pas reçu un accueil favorable auprès du gouvernement provincial. La ministre actuelle de l’Éducation de l’Ontario, madame Kathleen Wynne, est toujours d’avis qu’il est préférable de favoriser les échanges culturels et de voir les enfants de toutes les origines étudier ensemble dans un même établissement. À l’été 2007, deux mères avaient relancé le débat suite à l’assassinat de Jordan Manners, survenu en mai 2007, sur le terrain de l’école qu’il fréquentait.


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