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La fête des anges n’aura pas lieu

par
journaliste
On est en hiver, le soleil est au rendez-vous, on prend le métro et on se rend sur les îles du parc Jean-Drapeau de Montréal pour y vivre une journée en plein air au cœur du royaume des enfants : « La fête des neiges ». L’animation y est bien orchestrée, le décor est féerique mais c’est la magie générée par l’explosion de joie des enfants qui nous fait comprendre que le temps nous a évincés de l’univers des petits.

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La fête est grandiose et l’activité n’est pas sous le joug du mercantilisme. Les enfants n’ont pas à s’interroger sur la couleur de leur peau ou sur leurs convictions religieuses. Ils sont là pour célébrer l’hiver, c’est l’occasion pour eux de dépenser l’énergie caractéristique de leur âge et s’en donner à cœur joie dans un tourbillon d’activités. C’est le gros lot de la récréation par lequel ils s’unissent et partagent un bonheur tout à fait spontané.

Mais voilà, c’est à eux qu’on s’attaque maintenant, ces innocents devront payer le tribut d’une guerre de tranchées que se livrent de façon permanente les grands dans ce que l’on peut qualifier de dédales de convictions inconciliables au niveau des relations de travail dans la vie municipale montréalaise.

Car, voyez-vous, la société du parc Jean-Drapeau a annoncé l'annulation de l'événement, faute d'une trêve avec ses employés, les cols bleus. Selon les années, la Fête des neiges a attiré environ 150 000 personnes. Les festivités devaient commencer, cette année, le 26 janvier prochain pour se terminer le 11 février au parc Jean-Drapeau, situé sur les îles Sainte-Hélène et Notre-Dame, à Montréal. Ce sont environ 220 cols bleus qui travaillent au parc Jean-Drapeau.
 
Il est temps qu’on s’interroge sur la légitimité de ces interminables conflits par lesquels on impose aux contribuables une forme de terrorisme institutionnalisé dans la prestation des services à la population. La logique guerrière dans laquelle sont coincés les parties voudrait qu’on trouve des coupables, la logique des humains de bonne volonté à laquelle les enfants adhèrent d’office, voudrait tout simplement que cet odieux chantage cesse.

On est tout à fait en droit de se questionner sur le bien-fondé de certaines revendications de ceux qui prennent soin de la ville. On peut aussi s’interroger à savoir pourquoi ceux et celles qui prétendent détenir la sagesse pour gouverner la province et le pays n’offre aucune solution créative pour solutionner de façon permanente ces éternels guérillas.

On pourrait maintenant poser les questions suivantes aux acteurs de ce conflit : comment est-ce que les parents s’y prendront-ils pour faire comprendre quelque chose de logique à leurs enfants en leur annonçant que cette année il n’y aura pas la grande fête sur les îles? Qu’est-ce que les enfants ont fait pour se mériter une telle punition ? 

Il n’y aura donc ni glissoires, ni sculptures de glace, ni clowns, ni cris de joie cet hiver sur les îles du parc Jean Drapeau.

« Hey you ! Leave the kids alone ! » implorait Pink Floyd dans une de ses chansons, il y a quelques décennies, pour dénoncer certaines absurdités que les grands font vivre aux petits.

Photos : © Guy Labissonnière. ( Photos prises à la Fête des neiges de 2007).


La réaction du directeur de l’administration et des
communications du bureau du maire de Montréal

Monsieur,

M. Gérald Tremblay, maire de Montréal, et Mme Francine Senécal, vice-présidente du comité exécutif, sont très déçus que la Société du parc Jean-Drapeau ait été obligée d’annuler la 26e édition de la Fête des Neiges. Le Maire, tout comme Mme Senécal, ont tous deux fait connaître leur mécontentement à l’issue du délai fixé pour que les parties s’entendent sur une trêve aux moyens de pression dans le cadre des négociations de la convention collective avec la Société du parc Jean-Drapeau et le syndicat des cols bleus.
Cette trêve aurait permis aux 200 000 participants de la Fête des Neiges de profiter des festivités dans un cadre sécuritaire, avec l’assurance qu’aucun moyen de pression ou une grève ne vienne perturber cette fête. Le Maire s’est réjoui de la réponse de la Société du parc Jean-Drapeau qui a accueilli favorablement cette demande. Il était toutefois fortement déçu de la réponse du syndicat qui utilise la Fête des Neiges comme monnaie d’échange pour négocier sur la place publique.

Nous comprenons les motifs pour lesquels la Société du parc Jean-Drapeau a annulé la tenue de la Fête des Neiges. La sécurité des participants est un facteur essentiel pour un événement qui rassemble des familles. Cependant, outre les dispositions du Code du travail qui régissent les négociations entre les parties, nous avons voulu faire un appel à la bonne volonté, mais nous constatons que celle-ci n’était pas présente et que l’esprit corporatif du syndicat l’a emporté sur l’esprit de la fête.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes meilleurs sentiments.


Richard Thériault
Directeur de l’administration et des communications
__________________


* Photo © Guy Labissonnière.

** Photo © Guy Labissonnière.


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