Tolerance.ca
Directeur / Éditeur: Victor Teboul, Ph.D.
Regard sur nous et ouverture sur le monde
Indépendant et neutre par rapport à toute orientation politique ou religieuse, Tolerance.ca® vise à promouvoir les grands principes démocratiques sur lesquels repose la tolérance.

L'Assemblée générale des Nations Unies adopte par une écrasante majorité la Déclaration de New York

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le 12 septembre 2025  une décision dans laquelle elle fait sienne la Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux États.  Cette déclaration est le fruit de la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux États qui s’est tenue les 28, 29 et 30 juillet à New York et doit reprendre le 22 septembre prochain. 

La décision (A/80/L.1/rev.1) a été adoptée par 142 voix pour, 12 abstentions et 10 voix contre, celles de l’Argentine, des États-Unis, de la Hongrie, d’Israël, de la Micronésie, de Nauru, des Palaos, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Paraguay, et des Tonga.

Le représentant de la France, qui présentait le texte, a précisé que cette déclaration, élaborée sur la base de consultations avec tous les États participants, dresse une feuille de route unique pour matérialiser la solution à deux États; « et ce grâce à des engagements majeurs pris par l’Autorité palestinienne et les pays arabes pour la paix et la sécurité de tous dans la région ».

Cette feuille de route passe par un cessez-le-feu immédiat à Gaza et la libération de tous les otages, l’établissement d’un État palestinien viable et souverain, le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance de Gaza, la normalisation entre Israël et les pays arabes et la mise en place de garanties de sécurité collectives intégrant Israël, a précisé le délégué français. 

Un coup médiatique, selon Israël et les États-Unis

Avant le vote, Israël a estimé que l’adoption de cette « soi-disant déclaration » ne constitue pas une tentative sérieuse de parvenir à la paix mais une tactique procédurale imposée à l’Assemblée générale, menée sans véritables négociations, et de manière précipitée, sans transparence, ni débat. 

Il ne s’agit pas là de diplomatie, mais d’une mise en scène pour faire les gros titres, qui va prolonger la guerre, et récompenser le Hamas au lieu de l’affaiblir, a tranché le délégué israélien, selon qui cette déclaration met sur un pied d’égalité la libération des otages et la libération de terroristes condamnés. 

« Honte à vous pour cette manœuvre politique, alors que des otages sont affamés et torturés dans les tunnels de Gaza, et que bon nombre d’États Membres choisissent d’être aveugles et d’ignorer les faits », s’est-il exclamé.  Une position partagée par son homologue des États-Unis qui a elle aussi estimé que cette déclaration est « un cadeau fait au Hamas ».  La déléguée a fustigé un coup médiatique qui sape les efforts de paix et prolonge la guerre, avant de préciser que son pays ne participe pas à la Conférence.

Appels à l’édification d’un État de Palestine

Après le vote, plusieurs délégations, dont celles de la Lettonie, de la Lituanie ou encore de la Slovaquie, ont précisé que leur vote ne préjuge pas d’une reconnaissance de l’État de Palestine.  Le Hamas est un obstacle à la solution des deux États et ne doit pas jouer de rôle à l’avenir, a déclaré la Lituanie, en appelant à prendre en compte les préoccupations sécuritaires d’Israël.

Pour les Îles Marshall, la déclaration ne doit pas être interprétée comme une reconnaissance formelle de l’État de Palestine.  « Il ne s’agit pas de choisir un camp mais de garder cette solution ouverte ».  De son côté, l’Algérie a espéré que cette résolution ouvrira un horizon d’espoir tandis que le Nicaragua a estimé qu’il ne doit y avoir aucune conditionnalité à l’édification d’un État de Palestine. 

Le peuple palestinien doit avoir les rênes de sa destinée, a déclaré la Namibie, la Malaisie louant, elle, l’engagement collectif de l’Assemblée générale.  « Ce sera la clef pour mettre fin à la politique de colonisation et de spoliation d’Israël. »  Espérant que la solution des deux États devienne bientôt réalité, l’Afrique du Sud a prévenu que la résolution adoptée ne doit pas détourner l’attention sur la nécessité d’un cessez-le-feu rapide à Gaza. 

Les Pays-Bas ont condamné de leur côté le plan de colonisation qui séparerait en deux la Cisjordanie et saperait la viabilité d’un futur État palestinien, tout comme les plans projetant d’annexer une grande partie de la Cisjordanie.  « Un État palestinien indépendant, viable, est la seule manière de résoudre ce conflit », a insisté la délégation.

Enfin, dans un droit de réponse, l’État de Palestine a salué la volonté « farouche » de la communauté internationale d’ouvrir la voie à une perspective de paix.  « Nous avons un plan, nous avons une feuille de route vers la paix. »  Pour ceux qui veulent la paix, la fin de la famine à Gaza, la libération des otages, ralliez-vous à nous, a déclaré le délégué palestinien.

14 septembre 2025



Réagissez à cet article !

L'envoi de votre réaction est soumis aux règlements et conditions de Tolerance.ca®.
Votre nom :
Courriel
Titre :
Message :
Suivez-nous sur ...
Facebook Twitter