Le chef de la police de Montréal a dû reculer devant le puissant lobby des cyclistes, car celui-ci s'en est pris au comportement des patrouilleurs de la police qui, depuis le début de l’été 2013, avaient finalement sévi contre les cyclistes indisciplinés. Ces derniers ne respectant pas les règlements rudimentaires du code de la route.
Le lobby estime que les cyclistes sont injustement ciblés par les opérations de la police.
Les policiers quant à eux se sentent abandonnés par leur chef qu’ils accusent de tenir un double discours, alors qu’ils devaient agir sévèrement contre les cyclistes, lesquels ont souvent tendance à brûler les feux rouges et à rouler à contresens. Le directeur de la police aurait demandé à ses troupes d'agir plus modérément à l'endroit des cyclistes.
Mais les infractions les plus graves, telles que brûler un feu rouge, seront toujours sanctionnées, selon la direction des communications du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Face aux pressions exercées par le lobby, la police cependant acceptera dorénavant que les cyclistes roulent à vitesse réduite sur les trottoirs dans des endroits à risque, à risque évidemment pour les cyclistes.
L'irrespect du code de la route par les cyclistes est fort bien connu. Une enquête du journal Le Figaro à Paris révélait, il y a quelques années, que le cycliste restait «majoritairement indiscipliné. Pris d'un sentiment de liberté, certains circulent comme s'ils étaient seuls. D'autres s'affranchissent délibérément des règles. Un cycliste sur deux est en infraction», regrettait la responsable de la circulation parisienne interviewée par le quotidien. En quatre ans, les constats d’infraction avaient augmenté de 250 %, passant de 4 000 à 14 000 et le non-respect des feux rouges arrivait en tête des infractions.
Compte tenu du vieillissement de la population, ne faudrait-il pas plutôt envisager d’interdire aux cyclistes plusieurs voies où ils roulent déjà à haute vitesse et permettre aux piétons de profiter du simple loisir de la promenade ? Faites un tour au parc Lafontaine, à Montréal, où les piétons, confinés à des sentiers étroits comme s'ils étaient en pénitence, se suivent à la queue-leu-leu, et vous comprendrez le degré de frustration que peuvent ressentir ceux et de celles qui refusent de circuler en auto ou à vélo. On n'a qu'à constater la popularité des rues piétonnères à Montréal, notamment du boulevard Saint-Laurent, qui est fermé à la circulation durant certaines périodes de l'été - y compris à la circulation à bicyclette - pour réaliser combien tout le monde flâne - oui flâne -, décontracté et paisible, heureux d'être enfin à l'abri de la tension créée par les cyclistes.
Lorsque les baby-boomers cesseront de poursuivre la jeunesse éternelle, peut-être s’assumeront–ils et se décideront-ils enfin à prendre le pouvoir, qui leur revient de plein droit, en faisant la promotion de la flânerie. Ne forment-ils pas, après tout, la majorité, démographiquement parlant ?
Peut-être réussiront-ils à exiger des voies exclusivement réservées aux piétons et aux personnes à mobilité réduite se déplaçant en fauteuils roulants.
Il faudrait agir vite et faire entendre raison à nos cyclistes afin d'assurer de telles voies exclusivement réservées aux piétons, avant que des groupes intolérants ne se manifestent comme dans cette petite ville de l’ouest de la France (Haute-Goulaine à quelques kilomètres de Nantes) qui a interdit aux cyclistes la quasi-totalité des voies menant au centre de la ville.
Plusieurs voies ont en effet été déclarées « Chemins piétonniers » et interdites aux vélos. Il n’y a plus qu’une seule voie, récemment réaménagée, très étroite et dangereuse qui puisse être utilisée par les cyclistes. Le centre ville ne possède quant à lui aucune piste cyclable et les panneaux indiquant « Interdit aux cycles » se multiplient.
Pensons à l’avenir, aux baby-boomers et aux adeptes du farniente, et mettons un frein à la frénésie qui s'empare en été des cyclistes, contraints à la réclusion par nos longs mois d'hiver québécois !
2 juillet 2013