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Jean-François Lisée entre conscience sociale et gauche caviar

par
Ph.D., Université de Montréal, Directeur, Tolerance.ca®

Reconnaissons au moins une chose : nos médias font bien leur travail. Après le tollé soulevé par la nomination au poste de sous-ministre adjoint à vie (oui, vous avez bien lu) de son ancien rival à la chefferie de son Parti, M. Paul-André Boisclair, tollé qui a obligé notre première ministre de reculer (et le titulaire de se contenter du poste non moins alléchant de Délégue général du Québec à New York), voilà qu’une autre affaire éclate (sans compter bien sûr celle de Breton qui a dû quitter son poste ministériel).

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On découvre en effet que M. Jean-François Lisée, le ministre des relations internationales du Québec, ce même ministère auquel M. Boisclair devait être nommé sous-ministre adjoint avant le tollé que l’on sait, recevait deux salaires, celui de ministre et de député, soit $150.924 (trois fois le salaire moyen au Québec) et, en plus, celui reçu de l’Université de Montréal, institution qui l’employait jusqu’à son élection le 4 septembre dernier, soit une somme additionnelle mensuelle de $ 8666 qu’il devait recevoir jusqu’en février 2013.

Cela au moment où le gouvernement Marois procède à de nombreuses compressions budgétaires, notamment dans les universités qui subiront des coupures de 124 millions $. 

Interrogé sur cette situation plutôt paradoxale en ce qui le concernait, M. Lisée a répondu qu’il ne trouvait là rien d’anormal puisqu’il avait gagné cet argent. 

Ce que je trouve gênant, pour ma part, ce n’est pas tant le fait qu’il gagne un ou deux salaires, mais le réveil tardif de ce que M. Lisée appelle sa «conscience sociale». Cette dernière ne s’est en effet réveillée qu’après les révélations faites par les médias, lesquels n’ont  pu obtenir ces informations que grâce à la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.

Qui plus est, M. Lisée dit avoir présenté la situation de sa double rémunération, il y a cinq semaines, au commissaire à l’éthique et à la déontologie du Québec.

Mais il ne l’a fait que bien après que les médias n’aient commencé leur enquête à son sujet.

De plus, dit-il,  le commissaire ne lui aurait pas recommandé de se départir de son salaire universitaire.

Ce n’est finalement que mercredi 12 décembre 2012, plus de trois mois après son élection et suite aux enquêtes des journalistes, que M. Lisée nous apprend qu’il offrira son deuxième salaire et les montants qui lui sont dûs (sa pension notamment provenant de son emploi à l’université) à un organisme communautaire de sa circonscription qui s’occupe de la réinsertion sociale des décrocheurs.

En bon communicateur, c’est après tout aussi une dimension utile de son métier, M. Lisée a tenté du «damage control». Il a répété sur les ondes de plusieurs émissions qu’il était un homme de gauche et qu’il verserait son deuxième salaire à un organisme communautaire. Et il a écouté sa «conscience sociale» nous confie-t-il aussi sur son blogue.

S’il n’est jamais trop tard pour bien faire, ce sont les médias qui, en révélant sa situation gênante, ont obligé M. Lisée de rectifier le tir.

Espérons qu’à l’avenir les représentants d’un gouvernement qui se dit social démocrate auront une «conscience sociale» plus prompte à agir et moins portée à le faire à retardement.

13 décembre 2012





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Enseignant
par Gilles Millette le 22 février 2013

SI j'ai bien compris, le salaire que recevait M. LIsée n'était qu'un arrérage d'un travail effectué précédement et pour lequel il devait être payé antérieurement ... où est le problème?   Tout le monde veut être payé pour un travail fait.  Les journalistes ont parfois l'oeil plus averti pour certaines choses que pour d'autres.   Rappelons-nous que pendant plusieurs années notre ex-premier ministre recevait lui une double rémunération sans que personne ne le sache. Il a fallu qu'un telle pratique, unique dans l'histoitre politique du Québec,  soit dénoncé pour y mettre fin. À ce que je sache les sommes qu'il avait recueillies n'ont jamais été versées à quelqu'organisme de charité que ce soit. Ce qui en disait peut-être long sur les motivations pour lesquelles il avait décidé d'occuper et il a occupé ce poste.

JF Lisée.
par jean-claude irving LONGIN le 21 janvier 2013

Trèa bonne analyse!!! Une caste qui oublie... qui elle doit servir. 

Pourquoi ne pas obliger les politiques à un passage en psychanalyse obligatoire ? 

 

JCIrving LONGIN

Tout va bien!
par Marc Lavoie le 13 décembre 2012

Je ne vois pas pourquoi les journalistes semblent appuyer la thèse  qui dit que le Gouv't se trompe et fait marche arrière. Madame Marois à la lumière de nouveaux renseignements certains non dévoilés s'ajuste et s'assure qu'elle a pris la bonne décision. Ce n'est pas un concours de beauté parlementaire.. Au moins là, c'est efficace. Tout va bien, on navigue prudemment.

François Lisée
par RRodrigue Martineau le 13 décembre 2012

Il y a toujours des limites à essayer de trouver des poux aux membres du gouvernement.Que sa pension soit du domaine public ou privé ne change à l'affaire.Il y a droit point final.Vous vous imaginez que cellle du privé ne nous coute rien. Vous êtes passablement naif.

Faites donc plutôt une recherche sur les banques qui font des profits  mirobolants et qui n'ont pas indexé les pensions de leurs retraités depuis des années. ¨Ca c'est scandaleux.

Simplement du salissage et du parti des journalistes...
par Irène Morin le 13 décembre 2012

Pourquoi les journaleux n'ont-ils pas fait leur sale boulot quand les Libéraux étaient au pouvoir et ce, pendant 9 ans? Combien de double paie - de pots de vin - de surpaye - de corruption - de petites enveloppes brunes, etc.  Mais no! rien.  On n'aime pas les péquistes, on n'aime pas Madame Pauline Marois, on n'aime pas le PQ, on le voit bien... Messieurs et Mesdames les journaleux (pour moi vous n'êtes que des "journaleux" car le mot journaliste est le titre d'un métier honorable et vous les journaleux vous ne l'êtes pas.

Dehors, et laissez la place à des gens non-biaisés.  Ça fera des chômeurs de moins.

Irène Morin, "tannée des critiqueux de basse servilité"

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Victor Teboul est écrivain et le directeur fondateur de Tolerance.ca ®, le magazine en ligne sur la Tolérance, fondé en 2002 afin de promouvoir un discours critique sur la tolérance et la diversité. 

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