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Les Hassidim d'Outremont et Pourim 2012 : un témoin gênant

par Céline Forget, conseillère municipale du district Joseph-Beaubien, arrondissement d'Outremont, Montréal 

Comme chaque année, tôt au printemps, des gens de la communauté hassidique d'Outremont, à Montréal, déferlent dans les rues de l’arrondissement à l’occasion d’une activité festive qui dure 2 jours. 

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Une partie de l’activité consiste, pour les parents, à se promener de porte-à-porte chez leurs coreligionnaires avec les jeunes enfants déguisés. Sauf que la fête ne se limite pas à cela. Le problème vient de l’arrivée massive d’autobus qui envahissent nos rues résidentielles alors que le règlement municipal les interdit formellement.

Par dizaines, ces autobus circulent de porte-à-porte, entraînant des adolescents et des hommes souvent ivres, bruyants et traînants de gros amplificateurs qu’ils mettent au maximum aussitôt arrivés dans une maison ou un appartement. Durant une quinzaine de minutes, ils chantent et dansent sans ménagement, puis recommencent ce manège de maison en maison durant une bonne partie de la nuit. Cet événement est appelé Pourim par les juifs.

Cette année, la mairesse Marie Cinq-Mars avait assuré les citoyens, lors d’une déclaration au dernier Conseil du 5 mars, que tous les règlements, incluant celui du bruit et des autobus, seraient appliqués.

Pourtant, déjà, le soir du 7 mars, j’ai constaté que des autobus circulaient à la douzaine dans les rues. J’ai vu des rues bloquées par les autobus arrêtés en double file, des voitures et d’autres autobus stationnés sur les trottoirs, des chauffeurs excités et peut-être même ivres roulant à toute allure sans faire leur stop aux intersections. Certains circulaient même à contresens des sens uniques. On a même vu la sortie de la caserne de pompiers bloquée sur l’avenue Outremont . Le personnel de la caserne a été forcé de recourir au service d’ordre pour déloger, de peine et de misère, tous ces véhicules agglutinés dans le désordre le plus complet sur cette étroite rue. Encore aux petites heures du matin, une musique assourdissante sortait des résidences.

Le jeudi 8 mars 2012, en après-midi, j’ai quitté la maison à pied pour aller vérifier à nouveau l’application de la règlementation dans les rues. J’ai donné rendez-vous à une amie (je l’appellerai Sylvie) au coin des avenues Durocher et Saint-Viateur.

À cette intersection, je remarque plusieurs autobus illégaux stationnés sur Durocher. Je prends une photo de la situation avec mon appareil et j’appelle le service de police du quartier, le poste 24. Le policier qui répond dit ne pas connaître le règlement qui interdit les autobus dans les rues résidentielles. Je communique également avec le service de la sécurité publique. On m’avise qu’on envoie un patrouilleur.

En attendant son arrivée, je demeure à l’intersection Durocher et Saint-Viateur en compagnie de cette amie. Un Jeep noir s’arrête et ses deux occupants nous interpellent. Nous nous éloignons du véhicule, mais insatisfaits de voir que nous les ignorions, le passager de la jeep descend de son véhicule, s’approche de moi et met son appareil photo à quelques pouces de mon visage. Intimidée par son comportement, je tente de m’éloigner de lui. Peine perdue, l’homme de la communauté hassidique me suit et me harcèle.

La voiture de la sécurité publique d’Outremont arrive enfin. Le patrouilleur sort du véhicule. Je me dirige vers lui pour obtenir de l’aide. Voyant que le hassidim qui m’avait interpellée ne me lâche toujours pas d’un pouce, le patrouilleur remonte dans son véhicule et cherche à quitter les lieux. Alors qu’une quarantaine de hassidim agressifs s’attroupe autour de moi, je demande au patrouilleur d’appeler le 911. Le patrouilleur refuse et reste à l’abri dans son véhicule.

Craignant pour moi, mon amie Sylvie compose elle-même le 911 avec son cellulaire. L’opérateur qui entend les cris provenant de la foule (qui ne cesse d’augmenter), envoie plusieurs voitures de police.

Le premier duo de policiers arrivé sur les lieux se dirige vers moi. J’ai toujours mon agresseur aux trousses. Les policiers me tirent aussitôt vers leur véhicule, comme si j’avais fait quelque chose de répréhensible. Je désigne le hassidim qui me harcèle depuis le début, mais ça ne semble pas les intéresser. Ils continuent à m’entraîner à l’écart, mais la meute nous suit sans cesse.

Je m’étonne qu’en dépit de l’arrivée des autres voitures dépêchées sur les lieux, les policiers ne tentent même pas de faire disperser cette foule agressive.

Un second duo de policiers tente sans succès de rétablir la circulation qui est toujours bloquée à cette intersection. L’attroupement demeure entier et la circulation, toujours congestionnée.

Un 3e duo arrive toutes sirènes hurlantes devant cette foule. Les policiers du premier duo continuent à me tirer par le bras à l’écart puis estiment que la meilleure solution pour ma sécurité est de m’amener au poste sur Van Horne. La horde applaudit et crie victoire, caméras vidéo à la main. Les hassidim ont repris le contrôle du territoire.

Exit la conseillère qui regarde un peu trop ce qui se passe. De son côté, Sylvie m’a dit avoir été suivie lorsqu’elle a quitté la rue après mon départ. Craignant de rentrer chez elle directement, elle a marché un bon moment afin de s’assurer qu’aucun hassidim ne vienne la harceler jusque chez elle.

Un des policiers n’a pas apprécié que je lui demande pourquoi ils n’ordonnent pas la dispersion de l’attroupement de hassidim plutôt que de me forcer à monter dans la voiture de l’auto-patrouille.

Les rues environnantes sont tellement bloquées par les autobus et les fourgonnettes des fêtards que même avec la sirène en marche, la voiture dans laquelle je prenais place a pris un long moment à se frayer un chemin. Je n’ose imaginer une ambulance ou un camion d’incendie dans ce désordre ‘festif’ en cas d’urgence.

Dans plusieurs pays, les policiers ont peur d’intervenir dans des ghettos. Ils n’agissent que lorsqu’ils y sont obligés. La technique utilisée ici correspond tout à fait à cette mentalité. Les policiers retirent du territoire la personne en danger et n’interviennent pas contre l’attroupement menaçant alors que nos lois interdisent ces comportements collectifs haineux.

Si un groupe prend le contrôle d’une intersection, d’une ou plusieurs rues par le non-respect des règlements, l’intimidation ou la violence, c’est contre ces intégristes qu’il faut sévir et non contre ceux qui remettent en question leur emprise inacceptable sur l’espace public. Voilà à quoi devraient servir les forces policières. Faire respecter les règlements en vigueur sur tout le territoire, par tous, peu importe leur provenance ou leur religion.

Au poste de police, les policiers m’ont fait ‘patienter’ indûment. On ne souhaitait pas que la conseillère municipale puisse témoigner de l’état de la situation dans les rues en y retournant. Ce n’est qu’en fin d’après-midi qu’un des policiers et deux enquêteurs m’ont rencontrée. J’ai eu droit à une courte formation sur ce qu’est le travail du conseiller municipal. Selon eux, il n’est pas de ma fonction d’élue de m’assurer du bon travail des policiers et des patrouilleurs en documentant le tout avec des photos. On m’a expliqué qu’un bon conseiller ne doit pas poser trop de questions.

Il est de notoriété publique que mes actions contrarient et indisposent le service de police et l’administration Cinq-Mars qui font tout ce qu’ils peuvent pour être ‘très très accommodant’ à l’égard d’un groupe qui fait tout pour rester en marge de la société.

Je suis retournée dans les rues en soirée. Il y avait encore des autobus. J’ai pris quelques clichés pour achever ce rapport de la Pourim 2012.

Je n’ai toujours pas de réponse à savoir si les individus impliqués ont été interpellés, interrogés ou arrêtés à la suite à cet attroupement qui était une manifestation de violence et de haine et qui a forcé cette opération d’urgence.

Je me demande encore quel autre groupe pourrait, en toute impunité, faire un tel grabuge pendant deux jours, et nuit, dans l’espace public.

La vidéo ci-dessus a été tournée par un membre de la communauté hassidique qui montre assez bien l’animosité qui règnait.

Source : celineforget.com

14 mars 2012





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"POURIM" Une fête contraire à la Tora et comportements honteux!
par Yéchouâ le 14 mars 2012

Je suis de tout coeur avec Mme Forget, ce comportement est inaxceptable, surtout que les hassidiques sont une secte juive et ne représente, je l'espère, pas la religion d'Israël:

Pourim est une fête rabbinique qui ne doit pas être célébrée.

 

http://hervetaieb.org/isr/pourim.htm

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