En 2006, un cinquième (20 %) des enfants des Premières nations vivant hors réserve et âgés de deux à cinq ans étaient capables de comprendre une langue autochtone, qu'elle ait été apprise comme langue maternelle ou comme langue seconde. Le cri et l'ojibway étaient les langues comprises par le plus grand nombre d'enfants.
Les enfants des Premières nations représentent une proportion croissante de l'ensemble des enfants au Canada, particulièrement au Manitoba, en Saskatchewan, au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest. En 2006, au Canada, le recensement a dénombré environ 57 110 enfants des Premières nations âgés de deux à cinq ans vivant dans les réserves et hors des réserves.
La vaste majorité (98 %) des jeunes enfants des Premières nations vivant hors réserve qui comprenaient une langue autochtone comprenaient aussi une autre langue non autochtone. L'anglais ou le français étaient les principales langues parlées à la maison de 90 % des jeunes enfants des Premières nations vivant hors réserve.
À environ 1 enfant des Premières nations vivant hors réserve et âgé de deux à cinq ans sur 10, on s'adressait principalement dans une langue autochtone à la maison : chez 8 % d'entre eux, on combinait cette langue à l'anglais ou au français, et chez 1 % d'entre eux, on leur parlait exclusivement dans une langue autochtone.
Le présent article puise dans les données de l'Enquête sur les enfants autochtones de 2006 pour déterminer quelles caractéristiques de la vie de ces enfants étaient les plus liées à leur capacité de comprendre une langue autochtone.
L'exposition quotidienne à une langue autochtone à la maison est le prédicteur le plus important lorsque toutes les autres caractéristiques sont maintenues constantes.
Les enfants des Premières nations vivant hors réserve qui étaient exposés quotidiennement à une langue autochtone à la maison avaient 6,6 fois plus de chances de comprendre une langue autochtone que les enfants qui ne l'étaient pas.
D'autres facteurs importants comprennent la fréquentation d'un service de garde où l'on parle une langue autochtone; le fait d'avoir des parents qui croient en l'importance de parler et de comprendre une langue autochtone et le fait d'avoir au moins un parent de langue maternelle autochtone.
La famille élargie, c'est-à-dire les grands-parents, les tantes et les oncles, joue également un rôle dans la transmission d'une langue autochtone aux jeunes enfants. Cette constatation est importante, car ce ne sont pas tous les enfants des Premières nations vivant hors réserve qui sont exposés à une langue autochtone à la maison.
À l'échelle de la collectivité, les réseaux sociaux et les responsables des services de garde semblent contribuer à la transmission des langues autochtones chez ces enfants, même après avoir tenu compte des caractéristiques familiales et sociodémographiques.
Les enfants des Premières nations vivant hors réserve qui bénéficiaient de l'aide d'un éducateur ou d'un responsable de service de garde pour comprendre la culture et l'histoire des Premières nations avaient environ deux fois plus de chances de comprendre une langue autochtone que les enfants qui ne reçoivent pas cette aide.
D'autres facteurs étaient associés à la capacité de comprendre une langue autochtone, soit le fait de vivre au sein d'une communauté perçue par les parents comme un bon endroit où pratiquer des activités culturelles des Premières nations et la participation fréquente à des activités de chasse, de pêche, de piégeage ou de camping.