Mme Elgrabli, chroniqueuse au Journal de Montréal, s’en prend aujourd’hui vendredi 29 novembre 2024 à Valérie Plante et propose que l’on s’inspire des méthodes du dictateur du Salvador, Nayib Bukele, pour résoudre les problèmes de la violence à Montréal. Voici ce qu’elle écrit dans sa chronique : «Nayib Bukele, le président du Salvador, pourrait servir d’inspiration. En 2015, le pays enregistrait 103 homicides pour 100 000 habitants. Aujourd’hui, ce taux est estimé à 1,9. Bukele a prouvé qu’avec une volonté politique forte, il est possible de ramener la sécurité dans un pays autrefois ravagé par laviolence des gangs. »
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Or, en janvier dernier, des manifestantes réclamaient la libération de leurs proches arrêtés dans la foulée du régime d’exception, décrétée au Salvador, par celui que la chroniqueuse du JdM propose comme modèle à suivre.
Voici ce qu’a écrit Marc Thibodeau l'envoyé spécial de La Presse au Salvador, le 12 septembre dernier, sur le potentat Bukele qu'admire Mme Elgrabli : «C’est en 2022 que Nayib Bukele décide d’aller de l’avant avec l’instauration du régime d’exception pour lutter contre les gangs et suspend de facto nombre de dispositions juridiques élémentaires essentielles à l’obtention d’une défense pleine et entière. Près de 80 000 personnes seront ultimement appréhendées, y compris, de l’avis de nombreuses organisations de défense des droits de la personne, des milliers de personnes innocentes. Des centaines de morts surviennent en détention. »
De plus, précise le journaliste de La Presse, en février 2020, Nayib Bukele a fait irruption au parlement du Salvador accompagné de militaires et de policiers pour faire pression sur les élus qui rechignent à financer un emprunt de 100 millions de dollars requis pour la lutte contre les gangs. Il évoque une possible dissolution, mais se ravise en relevant que Dieu lui a demandé de « faire preuve de patience ».
De nombreuses organisations de défense des droits humains dénoncent en outre régulièrement les violations aux droits de la personne par le régime du dictateur salvadorien. Mme Elgrabli, qui signe une chronique régulière au JdM, vérifie-t-elle ses sources ?
Voir :
Marc Thibodeau, La naissance d’un potentat, La Presse, 15 septembre 2024 : https://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/2024-09-15/la-presse-au-salvador/la-naissance-d-un-potentat.php#
Salvador. Deux ans après que l’état d’urgence a été décrété, les violations des droits humains sont institutionnalisées : https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2024/03/el-salvador-the-institutionalization-of-human-rights-violations-after-two-years-of-emergency-rule/
Salvador. Un an après l’instauration de l’état d’urgence, les autorités commettent des violations des droits humains systématiques : https://amnistie.ca/sinformer/2023/salvador/salvador-un-apres-linstauration-de-letat-durgence-les-autorites-commettent
29 novembre 2024