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Le complot déjoué de Toronto. Acte II

par
Collaborateur, membre de Tolerance.ca®

Coup de tonnerre sous un ciel radieux dans la capitale nationale. La communauté de l'Université Laval a appris qu'un de ses étudiants était lié au complot déjoué de Toronto.

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En apprenant la nouvelle en provenance des États-Unis, c’est l’état de choc sur le campus de l’Université Laval. Personne sur place ne voyait venir un tel développement. En conférence de presse inopinée, le recteur Denis Brière a bien résumé l’état de surprise de sa communauté. Et de son malaise.

Ahmed Abassi, présumé chainon du complot déjoué de Toronto

Ahmed Abassi est un Tunisien âgé de 26 ans. Il est arrivé au Canada en 2010, en provenance de Tunisie, avec un visa étudiant. Il est marié avec une femme d’origine tunisienne de la région de Québec. Il étudiait au programme de maîtrise du département de génie chimique à l’Université Laval.

Jusqu’en décembre dernier, il habitait dans le quartier populaire Saint-Roch, en Basse-Ville. De retour dans son pays, le temps des vacances de fin d’année, il a essayé de renouveler son visa étudiant auprès du consulat. En vain! D’après la CBC News, le jeune homme était étroitement surveillé, au cours de l’année 2012, par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et le Service canadien de renseignement et de sécurité (SCRS). Sans oublier la Sûreté du Québec, selon Matthieu Boivin du quotidien ''Le Soleil''. Il ne pouvait donc retourner au Canada!

Chefs d’accusation

À la mi-mars, M. Abassi s’est rendu aux États-Unis.

Il est arrêté quelques semaines plus tard, soit le 22 avril dernier. Jusque-là, le FBI le surveillait de plus près.

Le 2 mai, les autorités américaines l’ont déféré devant la Cour fédérale dans le district sud de l’État de New York. Elles l’ont accusé d’avoir fait de fausses déclarations aux autorités de Citoyenneté et Immigration (USCIS) pour pouvoir rester aux États-Unis et obtenir un permis de travail.

Pour ne rien arranger à son cas, cette double fraude, à en croire les autorités américaines, était destinée, d’une part, à faire des États-Unis une base arrière de recrutement de terroristes et de soutien au terrorisme international et, d’autre part, à favoriser la commission d’actes terroristes sur le sol américain et à l’étranger.

Selon le département américain de la Justice, M. Abassi aurait rencontré, à New York, et radicalisé Chiheb Esseghaier (30 ans), un des deux présumés terroristes du complot déjoué de Toronto contre le train VIA Rail (https://www.tolerance.ca/Article.aspx?ID=164832&L=fr).

À en croire les autorités américaines, les deux chimistes auraient discuté, d’une part, de l’idée d’empoisonner l’eau et l’air à l’aide de bactéries pour causer la mort de plus de 100 000 personnes, et d’autre part de l’attentat contre le train de VIA Rail.

Mais, selon son avocate, citée par le quotidien ''Globe and Mail'', M. Abassi a nié «catégoriquement» les accusations à caractère terroriste qu’on lui colle. Et de préciser que son client est accusé d’infractions en vue de l’obtention d’un visa et de rien d'autre.

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Même s'ils ne sont pas responsables des faits et gestes de M. Abassi, les musulmans de la région de Québec savent que cette nouvelle affaire de terrorisme ne manquera pas d'égratigner un peu plus l'image de l'islam. Mais d'un autre côté, ils savent que la population québécoise de souche est assez mûre aujourd'hui pour ne pas faire d'amalgame entre le présumé terroriste et une communauté musulmane forte de 8000 membres et dont à peine 20% fréquentent une des quatre mosquées de la capitale nationale. D'ailleurs, au lieu de s'enfermer dans une double solitude, la minorité québéco-musulmane et la majorité non-musulmane feraient mieux de consolider les ponts qui existent déjà entre elles et qui concourent à leur apprivoisement mutuel. Sans oublier l'impératif de l'intégration de cette minorité dans la société québécoise grâce en particulier à l'emploi.

13 mai 2013



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