George Orwell, l’auteur de la Ferme des animaux, le 1984 et l’Hommage à la Catalogne, était aussi poète à ses heures. Il nous a écrit le poème « Le soldat italien m'a serré la main » (1) (1942) que nous examinerons par la suite. Pourquoi s’en intéresser ? Parce que le poème nous instruit sur l’engagement politique et intellectuel de George Orwell dans la guerre civile en Espagne (du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939) (2), il nous renseigne de même sur la sensibilité politique antitotalitaire et libertaire qu’il a fait la sienne, et qui se révèle, pour notre bonheur, dans ses livres.
L’objectif que nous nous donnons c’est donc d’analyser, d’explorer, comment ce poème exprime la dialectique entre la lutte antitotalitaire et les souvenirs de George Orwell.
George Orwell en Espagne 1936 – 1937.
S’imposent quelques mots sur l’engagement de George Orwell en Espagne en 1936. C’est la conviction politique que mène George Orwell à soutenir l’Espagne républicaine en 1936. Une conviction de « anarchiste tory » (3), d’un socialisme libertaire authentiquement démocratique (sur le niveau empirique et sensible) et respectant le « common decency » (décence ordinaire) (4). Ayant terminé la rédaction de « Le Quai de Wigan » (5), le livre sur la vie ouvrière des années 1930 au nord de l'Angleterre, il prend la route pour l’Espagne, pour Barcelone. Le 30 décembre 1936, il s’enrôle dans la milice du P.O.U.M. (Partido Obrero de Unificación Marxista / Le Parti ouvrier d'unification marxiste) ; un parti socialiste-communiste (6). Après un entraînement militaire très sommaire, consistant principalement à manier des carabines, il est amené au front d'Alcubierre (Aragon) au début janvier 1937. Mi-janvier, George Orwell est incorporé, avec grade de caporal, dans le contingent de l’I.L.P. - Le Parti travailliste indépendant (de l’Angleterre) -, et dans une brigade internationale (organisé hors la mainmise stalinienne sur les « brigades internationales ») qui batailler avec les milices du P.O.U.M. À la fin avril 1937, Orwell obtient une permission et se rend à Barcelone. C’est pendant son séjour à Barcelone, du 26 avril au 10 mai 1937, qu’il observe in visu comment les stalinistes sabotent « la révolution espagnole », comment ils tuent et persécutent. Les pages qu’Orwell consacre à la trahison communiste-stalinien dans son Hommage à la Catalogne sont éclairantes et informatives (7). En observant la persécution et le totalitarisme stalinien en Espagne, Orwell devient antistalinien, anticommuniste. Le 10 mai 1937, il réintègre le front de Huesca (Aragon) où il se voit décerner le grade de sous-lieutenant. Le 20 mai, il est gravement blessé par un tireur phalangiste, une balle lui traverse le cou de part en part. Il est évacué sur une civière et en restituant cet épisode dans son Hommage à la Catalogne (1938), il se souvient de façon lyrique : « Les feuilles des peupliers argentés qui, par endroits, bordaient nos tranchées me frôlaient le visage au passage ; je songeai combien il faisait bon vivre dans un monde où poussent des peupliers argentés. » (8) Dans l’abîme infernal de la douleur, la pensée des peupliers a certainement alimenté l’envie de vivre.

Du 20 mai au 14 juin 1937, Orwell sera soigné à l’hôpital de Lérida. Il est démobilisé à la mi-juin, inapte à l’activité militaire. Le 16 juin 1937, le P.O.U.M. est mis hors la loi par le gouvernement provisoire, à ce moment sous tutelle des staliniens. Du 20 au 22 juin 1937, Orwell est traqué par la police communiste (stalinienne) à Barcelone. Le 23 juin, il parvient à passer en France. Au début du mois de juillet 1937, il rentre en Angleterre où il se trouve horrifié et scandalisé de découvrir le fleuve de contrevérités, des histoires alternatives, des mensonges, qui sont fabriqués sur « la révolution espagnole » et sur la lutte des antifascistes. Face à la manipulation de l’histoire, affrontant la propagande bêtisier, observant l’idéologie de haine et de mystification, il se met à écrire, il écrit « Hommage à la Catalogne » (1938) pour témoigner de ce qu’il a vu, ce qu’il a vécu, ce qu’il a su, au sein de la milice antifasciste.
Un poème pour le dire
Par le poème « Le soldat italien m'a serré la main » (1943), George Orwell nous déplace vers la caserne Lénine à Barcelone le 30 décembre 1936, la veille du Nouvel An. C’est le jour d’enrôlement dans la milice. George Orwell est arrivé, il est à Barcelone, il est là pour se battre, là pour lutter à côté des antifascistes (9). Le poème, c’est la mémoire vivante de son engagement.
«Le soldat italien m'a serré la main
À côté de la table de la salle de garde ;
La main forte et la main frêle
Dont les paumes ne peuvent
Se rejoindre qu’au fracas des canons,
Mais oh ! quelle paix j’ai alors connue
En contemplant son visage marqué,
Plus pur que celui de n’importe quelle femme !
Car les mots éculés qui me faisaient vomir
Pour lui étaient restés sacrés,
Et il savait dès la naissance ce que j’avais appris
Lentement dans les livres.
Les canons menteurs avaient raconté leur boniment
Et nous avions tous deux marché,
Mais ce lingot qu’on m’avait refilé était bien de l’or.
Oh, qui l’aurait jamais imaginé ?
Que la chance t’accompagne, soldat italien !
Mais la chance n’est pas pour les braves ;
Que peut te donner le monde en retour ?
Toujours moins que tu lui auras donné.
Entre l’ombre et le spectre,
Entre le blanc et le rouge,
Entre la balle et le mensonge,
Où pourrais-tu cacher ta tête ?
Car où est Manuel Gonzalez,
Et où est Pedro Aguilar,
Et où est Ramon Fenellosa ?
Les vers le savent, et eux seuls.
Ton nom et tes exploits ont été oubliés
Avant que tes os n’aient fini de sécher,
Et le mensonge qui t’a tué est enfoui
Sous un mensonge plus épais encore ;
Mais ce que j’ai vu sur ton visage,
Aucun pouvoir ne saurait t’en déposséder :
Aucune bombe jamais éclatée
Ne peut briser l’esprit de cristal. » (10)
C’est un poème politique. Hautement politique. C’est d’abord un souvenir d’atmosphère, d’ambiance, de conjoncture, où tout d’un coup deux êtres totalement étrangers l’un de l’autre se rencontrent. Deux individus que tout éloigne, à commencer par la langue, les références culturelles et intellectuelles, le mode de vie et du savoir-vivre. Où se produit un petit miracle ordinaire, la construction d’une passerelle, d'un pont, de solidarité permettant de mieux se connaître, de mieux dialoguer entre camarades, entre amis. Le poème-souvenir d’Orwell illustre qu’il était à sa place, qu’il avait fait le bon choix, qu’il était chez lui. Il était à ce moment ce qu’il voulait être, un milicien prêt à lutter et à mourir pour une Espagne libre, pour une nouvelle Espagne qui pouvait, espérait-il, s’engager en faveur d’un socialisme authentiquement démocratique (sans avant-garde, sans intellectuels organiques, sans experts en « socialisme scientifique », sans cadre du parti, etc.).
Nous savons fort bien que les souvenirs, les mémoires, sont souvent ambigus, qu’ils sont amplement équivoques et avec des couches flottantes, tournantes, qui s’interprète et se réinterprète inlassablement sans jamais trouver une forme solide. Le poème n’échappe pas à la règle, il se rapporte au mémoire de 1936 tel que consigné en 1938, de même que le mémoire de 1936 tel qu’écrit en 1942. Examinons ces deux souvenirs en approfondissant notre analyse du poème.
Le premier souvenir : Hommage à la Catalogne de 1938
Le livre de Georges Orwell, l’Hommage à la Catalogne de 1938, consigne le même souvenir que le poème « Le soldat italien m’a serré la main ». Les premières strophes du poème se rapportent directement au souvenir du jour d’enrôlement dans la milice.
« Dans la caserne Lénine, à Barcelone, la veille de mon engagement dans les milices, je vis, debout devant la table des officiers, un milicien italien. C’était un jeune homme de vingt-cinq ou vingt-six ans, de forte carrure, les cheveux d’un jaune roussâtre, l’air inflexible. Il portait sa casquette à visière de cuir farouchement inclinée sur l’œil. Je le voyais de profil : le menton touchant la poitrine, les sourcils froncés comme devant un casse-tête, il contemplait la carte que l’un des officiers avait dépliée sur la table. Quelque chose en ce visage m’émut profondément. (……) Je ne sais trop pourquoi, mais j’ai rarement vu quelqu’un – j’entends, un homme – pour qui je me sois ainsi pris d’une sympathie instantanée. Au cours de la conversation, une quelconque remarque révéla incidemment mon identité d’étranger. L’Italien releva la tête et dit vivement :
« Italiano ?
En mon mauvais espagnol, je répondis : — No. Inglés. Y tú ?
— Italiano. »
Lorsque nous fûmes sur le point de sortir, il vint à moi et me serra la main très fort. C’est étrange, l’affection qu’on peut ressentir pour un inconnu ! Ce fut comme si la fougue de nos deux cœurs nous avait momentanément permis de combler l’abîme d’une langue, d’une tradition différente, et de nous rejoindre dans une parfaite intimité. J’ai plaisir à croire qu’il éprouva pour moi une sympathie aussi vraie que celle qu’il m’inspira. Mais je compris aussi que si je voulais conserver de lui ma première impression, il me fallait ne point le revoir ; et il va sans dire que je ne l’ai jamais revu. » (11)
Instinctivement, nous sympathisons ! Facile à comprendre l’exaltation qu’il a dû ressentir à ce moment, le moment où il sautait le grand pas, le moment où c’était à lui de prononcer son « alea jecta es » (« le sort en est jeté », « les dés sont jetés ») (12) ! C’était l’instant où le destin prend l’homme dans ses bras, le point de non-retour où est né Orwell-milicien, un milicien comme tant de miliciens semblables venant de l’Europe, des Amériques, de l’Australie, de l’Orient. Désormais, Orwell avait rejoint ses frères et ses sœurs en arme, avec des camarades prêts à lutter ensemble, coude à coude ! Le poème le résume de façon très succincte « Mais oh ! quelle paix j’ai alors connue ».
Remarquons un autre élément qui est repris dans le poème, l’insistance sur « le visage » : « Quelque chose en ce visage m’émut profondément. C’était le visage d'une personne qui est capable de commettre un meurtre et de donner sa vie pour un ami, le genre de visage qu’on s’attend à voir à un anarchiste – encore que cet homme fût peut-être bien un communiste. Il reflétait, ce visage, la bonne foi en même temps que la férocité, et ce pathétique respect, aussi, que les illettrés vouent à ceux qui sont censés leur être supérieurs. On voyait aussitôt que ce milicien ne comprenait rien à la carte et qu’il considérait la lecture comme un prodigieux tour de force intellectuel. » (13) De façon très dépouillée, le poème résume : « En contemplant son visage marqué ».
Le « visage humain », c’est la marque, l’empreinte, d’humanité et de civilité, la face de chacun de nous, la face qu’apporte tout humain en le confirmant tel. En ce sens, le visage de l'autre m'interpelle, car nous connaissons tout visage humain dans le dégrée que nous connaissons nous-mêmes en tant qu’humain (14). Voyant le visage du milicien italien, Orwell trouvait autant un camarade, que la fierté d’être engagé dans la lutte antitotalitaire. Il s’envisageait comme un « working class heroes » (15) (un héros de la classe ouvrière). Et à sa façon, c’était vrai. Il avait, à sa façon, tourné le dos à sa classe avec ses livres « Dans la dèche à Paris et à Londres » (1933) et « Le Quai de Wigan » (1937).
Le deuxième souvenir : Réflexions sur la guerre d’Espagne de 1942
Quand George Orwell se souvient, se remémore, dans « Réflexions sur la guerre d’Espagne » (1942), le face à face avec le milicien italien, le monde a changé et pour le pire. Le monde entier est en feu et en flamme, la Deuxième Guerre mondiale rugit au plus fort et la guerre civile en Espagne, de 1936 à 1939, n’est que de l’histoire ancienne, l’histoire d’une cause perdue, d’une faillite politique et d’un désastre humain. En 1942, il écrit autrement, il se souvient autrement, « Réflexions sur la guerre d’Espagne » (1942), c’est un article réactualisé, un article avec une visée politique qui se précise dans la lutte contre Hitler, Mussolini et l’empereur Hirohito :
« L’autre souvenir est celui d’un milicien italien qui me serra la main dans la salle de garde le jour où je m’enrôlai dans la milice. J’ai parlé de cet homme au début de mon livre sur la guerre d’Espagne et je ne veux pas répéter ce que j’ai déjà dit. Quand je me souviens – et avec quelle netteté ! – de son uniforme miteux et de son expression farouche, pathétique, innocente, tous les problèmes posés par la guerre semblent soudain simplifiés et je vois clairement qu’il n’y avait pas à hésiter une seconde pour choisir son camp. Par-delà la politique de la force et les mensonges des journaux, le fond de cette guerre fut la tentative d’hommes comme celui-ci pour conquérir une vie décente à laquelle ils savaient avoir droit. Il est difficile de penser à la fin probable de cet homme sans éprouver une profonde amertume. Je l’ai rencontré à la caserne Lénine, c’était donc sans doute un trotskiste ou un anarchiste, et les choses étant ce qu’elles sont de nos jours, s’ils ne sont pas tués par la Gestapo (16), les hommes de sa sorte sont en général liquidés par la Guépéou (17). Mais les enjeux à long terme n’en sont pas changés. Le visage de cet homme, que je ne vis qu’une minute ou deux, demeure en moi comme l’emblème de ce que fut véritablement cette guerre. Il symbolise pour moi la fine fleur de la classe ouvrière européenne, harcelée par la police de tous les pays, ces hommes qui peuplent les fosses communes des champs de bataille espagnols et qui aujourd’hui, au nombre de plusieurs millions, pourrissent dans les camps de travail forcé. » (18)

Remarquons les mots ! George Orwell établit un lien politique entre les fosses communes d’Espagne libre et les millions d’individus qui pourrissent dans des camps de travail forcé en Allemagne et dans les pays occupés (en rappelant qu'il se cachait sous ce terme, en 1942, les camps de concentration et d’extermination). Pour Orwell, ce qui est en jeu, c’est la question de solidarité, une solidarité trahie en 1936-1939 et qu’il ne faut absolument pas trahir encore une fois dans la lutte contre l’hitlérisme, contre tout totalitarisme. Il ne faut pas trahir, car il ne faut pas perdre. Georges Orwell exhorte, encourage, les hommes et les femmes à lutter contre la barbarie que répand les forces totalitaires en Europe et en Asie (soutenu par des forces totalitaires partout sur le globe). Comme l’affirme le poème « Aucune bombe jamais éclatée // Ne peut briser l’esprit de cristal ».
Effacement de l’histoire au profit de l’idéologie
Sur un aspect, il y a une parfaite symétrie entre le poème et les souvenirs de George Orwell. Cela concerne l’horreur de la manipulation historique, la réécriture de l’histoire, l’idéologisation de l’histoire au profit de la propagande (et de la conneriologie). Quelques strophes du poème nous illustrent le problème :
« Ton nom et tes exploits ont été oubliés
Avant que tes os n’aient fini de sécher, //
Et le mensonge qui t’a tué est enfoui
Sous un mensonge plus épais encore ;
Mais ce que j’ai vu sur ton visage,
Aucun pouvoir ne saurait t’en déposséder : » (19)
Cela est-il vrai ? Existe-t-il un pouvoir qui peut nous déposséder de notre histoire, de nous rendre « nu » et « sans histoire » ? Oui ! Ce pouvoir existe, il n’a pas d’étiquette politique, il peut être de gauche, du centre ou de droite, il se résume dans la manipulation de l’histoire en vue d’effacer le passé au profit de l’idéologie. Orwell avait observé, à son retour en Angleterre en 1937, comment la manipulation de l’histoire servait à installer un aveuglement qui n’avait rien à voir avec la réalité, la vérité, l’honnêteté.
Comme il l’affirme : « Tôt dans ma vie, j'ai remarqué qu'aucun événement n'avait jamais été relaté avec exactitude dans les journaux ; mais en Espagne, pour la première fois, j'ai lu des articles de journaux qui n'avaient aucun rapport avec les faits, ni même l'allure d'un mensonge ordinaire. J'ai vu l'histoire rédigée non pas conformément à ce qui s'était réellement passé, mais à ce qui était censé s'être passé selon les diverses "lignes de parti". Ce genre de choses me terrifie, parce qu'il me donne l'impression que la notion même de vérité objective est en train de disparaître de ce monde. » (20)
Ainsi, le poème « Le soldat italien m'a serré la main » témoigne également contre la duperie, la réécriture, la fraude subit à l’histoire, c’est un poème contre la menterie en politique, en histoire : « Car où est Manuel Gonzalez, // Et où est Pedro Aguilar, // Et où est Ramon Fenellosa ? // Les vers le savent, et eux seuls. ». Hélas, quand l’histoire manipulée nous jette dans le marécage, la vérité se noie avec les gens honnêtes. Jamais ne faut-il donc laisser les intellectuels, consciemment ou inconsciemment, leurrer, tromper, abuser du peuple, des gens ordinaires. Jamais !
Cultivons la décence ordinaire
Le poème « Le soldat italien m'a serré la main » nous renseigne sur la maturation politique de George Orwell. Il nous instruit également politiquement et intellectuellement. Il nous exhorte de ne jamais céder au totalitarisme (celle de gauche ou de droite), de ne jamais accepter que quiconque modifie, réarrange, réécrit, l’histoire suivant des préceptes idéologiques ou partisans. L’épithète, l’épigramme, inscrit au début de son livre Hommage à la Catalogne (1938), nous rappelle en ce sens qu’il ne faut pas :
« Ne réponds pas à l’insensé selon
sa folie, de peur de lui ressembler toi-même.
Réponds à l’insensé selon sa folie,
afin qu’il ne s’imagine pas être sage. » (21)
Orwell a voulu être au service du peuple. Le poème « Le soldat italien m’a serré la main », témoigne que la politique pour lui c’est du sérieux, que la politique c’est un œuvre en commun et soumis à la décence commune. C’est cette lutte contre tous les antitotalitarismes qui seront par la suite consignés dans ses romans « La ferme des animaux » et le « 1984 » (le « Mille neuf cent quatre-vingt-quatre »).
NOTES
1.George Orwell, « Le soldat italien m'a serré la main » (1943), dans, idem, Dans le ventre de la baleine et autres essais (1932-1943), Paris, Éditons Ivréa & Éditons de l’Encyclopédie des Nuisances, 2005, page p. 320 – 321.
2. Rudolf Rocker, La Tragédie de l’Espagne, Paris, Éditions CNT-RP, 2016.
3. Jean-Claude Michéa, Orwell, anarchiste tory ; suivi de : A propos de 1984, Paris, Climats, 2008.
4. Bruce Begout, De la décence ordinaire. Court essai sur une idée fondamentale de la pensée politique de George Orwell, Paris, Allia, 2008, 2017.
5. George Orwell, Le Quai de Wigan (1937), Paris, Climats, 2022. (Également, Paris, éd. Champ libre, 1982),
6. Victor Alba (i.e. Pere Pagès i Elies, 1916 – 2003), Histoire du POUM, Champ libre, 1975 ; rééd. Ivrea, 1996.
7. George Orwell, Hommage à la Catalogne, Paris, Éditions 10-18, 2000, p 115 – 167. Cf. Rudolf Rocker, La Tragédie de l’Espagne, op. cit., p 151 s. John Newsinger, La politique selon Orwell, Marseille, Agone, 2006, p 79-109 (Chapitre III, « La vérité sur la guerre d’Espagne »; Louis Gill, George Orwell, de la guerre civile espagnole à 1984, Montréal, Lux éditeur, 2005, p 95 – 136 (Chapitre 3, « L’Espagne de la guerre civile : théâtre de la terreur stalinienne »).
8. George Orwell, Hommage à la Catalogne, op. cit., p 177.
9. George Orwell, Hommage à la Catalogne, op. cit., p 235, 236 : « Je ne me doutais pas de la nature de cette guerre. Si vous m’aviez demandé pourquoi je m’étais engagé dans les milices, je vous aurais répondu : « Pour combattre le fascisme », et si vous m’aviez demandé pourquoi je me battais, je vous aurais répondu : « Pour maintenir le respect de l’humain, ………[pour participer à la] défense de la civilisation contre l’explosion de la folie furieuse d’une armée de colonels [...] à la solde d’Hitler. »
10. Orwell, George, Le soldat italien m’a serré la main (poème), dans, idem, Dans le ventre de la baleine et autres essais (1932-1943), Paris, Éditons Ivréa & Éditons de l’Encyclopédie des Nuisances, 2005, pages 320 & 321.
11. George Orwell, Hommage à la Catalogne, op. cit., pages 11 et 12.
12. « Alea jacta est », sont les mots prononcés par Jules Caesar le 10 janvier 49 av. J.-C. avant de traverser le fleuve Rubicon.
13. Orwell, George, Hommage à la Catalogne, op. cit., p 11.
14. Saint Paul, 1. Corinthien 13 : 12 : « Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu. » (Traduction Louis Segond). La position non-ontologique de l’être humain de Saint Paul a été reprise par Emmanuel Lévinas, Humanisme de l’autre homme, Saint-Clément-de-Rivière, Fata Morgana, 1972.
15. Rappelons la chanson (le poème) de John Lennon, « Working Class Hero » (1970) dans l’album « John Lennon / Plastic Ono Band ». « Dès ta naissance, ils te font sentir petit // En ne te donnant pas de temps au lieu de tout // Jusqu'à ce que la douleur soit si grande que tu ne ressens rien du tout // Un héros de la classe ouvrière est quelque chose à être // Un héros de la classe ouvrière est quelque chose à être // (..) Si tu veux être un héros, eh bien, suis-moi. » (Notre traduction).
16. La Gestapo est l’acronyme tiré de l'allemand Geheime Staatspolizei (Police secrète d'État). C’était la police politique nazie du Troisième Reich de 1933 - 1945. Gestapo était engagé coté phalangiste en Espagne.
17. La Guépéou (ou GPU) était la « police politique » au service du Parti communiste /l'État de l'Union soviétique entre 1922 et 1934. En 1934, la Guépéou était unifiée avec NKVD (la police interne du parti communiste) pour former la GUGB (Direction principale de la sécurité d'État). Le nom de « la Guépéou » restait pourtant en usage. En Espagne, la Guépéou servait comme « police politique secrète » ciblant et « éliminant », régulièrement par des assassinats ou des « disparations », toute résistance à la politique étrangère de Staline. Andreu Nin i Pérez (1892-1937), le secrétaire général de P.O.U.M., sera enlevé, torturé et assassiné par des agents de la Guépéou de Staline en Espagne, le 20 juin 1937, à Alcalá de Henares, sur l’ordre d'Alexandre Orlov (i.e. Lev (Leïba) Lazarevitch Feldbine). L’espion Alexandre Orlov apparaît sous les traits de « Varlov » dans le roman d’Ernest Hemingway « Pour qui sonne le glas », Arles, Éditions Babel, collection Babel noire, 2017, pages 380 à 392 (traduction de : For Whom the Bell Tolls, New York, Charles Scribner’s Sons, 1940).
18. George Orwell, Réflexions sur la guerre d’Espagne, op. cit., p 317.
19. George Orwell, Réflexions sur la guerre d’Espagne, op. cit., p 320.
20. George Orwell, Réflexions sur la guerre d’Espagne, op. cit., p 304 & 305.
21. George Orwell, Hommage à la Catalogne, op. cit., p 7. Orwell, cite les Proverbes, XXVI, 4 – 5.
21 décembre 2023