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L’ouest de Montréal et le français approximatif des anglophones

(French version only)
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Ph.D., Université de Montréal, Editor, Tolerance.ca®

Il a été question ces derniers jours des «micro-agressions racistes» que subiraient les jeunes originaires d’Afrique de la part des Québécois francophones qui douteraient de l'appartenance au Québec de ces derniers en leur demandant de quel pays ils sont originaires.

Selon l’autrice de l’enquête portant sur ce sujet, rapportée par Richard Martineau dans Le Journal de Montréal (1), les anglophones manifesteraient plus d’ouverture parce qu’ils ne poseraient pas ce genre de question aux jeunes d’origine africaine. 

En tant que francophones, nous subissons pourtant quotidiennement des micro-agressions dans l’ouest de Montréal de la part d’employé-e-s anglophones travaillant dans les services de santé et le secteur bancaire, entre autres, qui s'expriment dans un français approximatif. Ils font ainsi preuve d’un profond mépris de la langue des Québécois. Ces personnes, qui vous tutoient d’emblée sans vous connaître, travaillent dans un secteur comme celui de la santé où il est essentiel de bien comprendre les soins dont un patient a besoin et aussi pour que celui-ci comprenne ce que le professionnel ou l’employé du service concerné lui communique comme information.

J’ai déjà déposé une plainte à ce sujet à l’Office québécois de la langue française en septembre 2020 et j’attends toujours qu’on y réponde. Accepterait-on qu'un francophone s'exprime aussi mal en anglais dans une situation où il devrait offrir un service «essentiel» à un anglophone ? Dans l'ouest de Montréal, la situation s'est détériorée à  tel point que de très nombreux anglophones s'expriment si mal en français que cela nous oblige à leur adresser la parole en anglais pour nous faire comprendre. Est-ce que l'Office québécois de la langue française et le ministre responsable de l'application de la Charte de la langue française sont au courant de cette situation ?   Cela est pourtant une situation courante dans l'ouest de Montréal à laquelle les francophones font face quotidiennement. Il me semble qu’on devrait développer des moyens qui permettent non seulement de vérifier si la population québécoise est en mesure de recevoir des services dans sa langue, mais de vérifier si l’usage de la langue est adéquat et suffisamment précis pour que la communication verbale (ou écrite) soit comprise par le patient francophone ou, s’il s’agit d’un service, par le client de langue française.

Si, selon la Charte de la langue française «Les entreprises d’utilité publique, les ordres professionnels et les membres des ordres professionnels doivent faire en sorte que leurs services soient disponibles dans la langue officielle», ne devrait-on pas aussi s’assurer et vérifier que la qualité de la langue, en ce qui touche particulièrement la précision des communications, à fortiori dans le secteur de la santé, soit adéquate ?

24 février 2021

1, Lien à l'article de Richard Martineau.



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Victor Teboul is a writer and the publisher of Tolerance.ca ®, The Tolerance Webzine, which he founded in 2002 to promote a critical discourse on tolerance and diversity. He is the author of several books and numerous articles.

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