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La Chronique d'Abdelmajid Baroudi
Par Abdelmajid BAROUDI
M. Baroudi est un collaborateur régulier de Tolerance.ca. Il réside au Maroc.
Articles de cette chronique
Il est sept heures, le hameau est déjà reveillé.Les chants d’animaux convergent vers l’horizon. Et moi, je suis à cheval entre la réflexion et l’imagination, l’analyse et le récit. Je fais une pause, me repose en passant de l’écriture à la lecture pour reprendre  ce que je suis en train de piocher dans autre récit. J’alterne, quoi !

Le chapitre 1 du texte EFFACER de Loubna Serraj qui comporte cent trois pages , lequel chapitre écrit blanc sur noir, tout comme les deux autres chapitres, me parle. Qu’est ce qu’il me dit ? (Texte intégral)

"Si vous avez un vice, cachez-le ». Quelle insulte au corps qui dévoile vos contradictions ! La convention sociale que je n’ai pas signée m’oblige à acculturer mon corps et faire en sorte qu’un compromis se maintienne entre moi et cette société. Je ne suis pas une malédiction du destin qui va à l’encontre de vos projections. Je touche mes cheveux et me rends compte que je dois négocier davantage avec mon corps afin qu’il ne cède pas aux contraintes réduisant ma chair à vos désirs et vos frustrations. « La violence ne tue pas », mais elle traduit une continuité dont l’apprenant s’identifie au colonisé. Vous avez privé ce corps de sa liberté. Les cicatrices d’une endurance sont toujours là et témoignent de l’autre aspect de la domination. (Texte intégral)
Je n’ai pas besoin d’intermédiaire pour accéder aux écrits d’ Abdelfattah Kilito. Je trouve du plaisir à affronter ces textes pour m’en construire une idée propre à moi à partir de ce que j’ai capitalisé d’autres lectures. Je n’ai lu que trois textes de Kilito : Le cheval de NietzscheJe parle toutes les langues, mais en arabe et Par Dieu, cette histoire est mon histoire ! Seulement voilà, Par Dieu, cette histoire est mon histoire ! a bénéficié de deux lectures différentes. (Texte intégral)
Bande de malfaiteurs, ils ne se sont pas contentés de voiler le corps et d’interdire la rencontre entre le toucher et les cheveux. Ils ont verrouillé la pensée et détruit l’éthique de la différence. D’autant plus qu’ils ont délibérément laissé l’uniformité sombrer dans le noir.

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Une main d’une belle fille qui refuse que son corps soit réduit au texte s’approche de mon visage. Contrairement à ce que je pensais, la main que j’attendais me couvrir de tendresse, me gifle en criant : vous ne servez à rien. Vous. Suis-je l’illustration d’une culture que l’inconscient a forgée malgré le discours que je tiens en signe d’une rébellion qui manque d’audace ? Cette gifle, n’est-elle pas le symbole d’une pseudo radicalité qui cautionne la verticalité de Un en camouflant l’origine du mal ? Ils sont tous, filles et garçons, prêts à sacrifier le corps au détriment du voile. La gifle renvoie au refus de la mêmeté, pour paraphraser Ricœur et une dénonciation de l’uniformité à laquelle la chair doit se soumettre au nom de la culture. (Texte intégral)

L'art, y compris l'art d'écrire, est-il un don, ou bien le fruit d'un long apprentissage?  Cette question me renvoie à d'autres questions que l'on a abordées lors de notre débat philosophique sur la notion de l'art. Fallait-il attendre qu'on  accumule la lecture avant d'entamer l'écriture? Est ce-que l'écriture s'impose à nous, ou alors  c'est nous qui allons vers l'écriture? Et puis aller vers l'écriture, relève t-il d'un plaisir  partagé  entre le lecteurE et l'écrivainE ? L’écriture, est-elle une recherche d'une  certaine originalité que la critique exige ? (Texte intégral)
Le silence approuve la complicité. Mais de quelle  complicité s’agit-il ? Personne d’autre dans ce monde ne peut  apprécier ces moments de jaillissement de la fiction qui interrogent la réalité, hormis la lecture,loin des querelles  intersubjectives. Je suis donc seul,  en train de jouir  de l’imaginaire et de la liberté. Chaque étape du parcours de Moncef Bahri libère mes errances et ouvre la voie à mon esprit de redessiner la carte des lieux  qui ont abrité le poème, sans contrainte aucune. (Texte intégral)
Les sentiers de l’indiscipline écrit par Driss Ksikes, se conforme-t-il aux normes de la discipline ? Peut-on le placer dans les catégories  ou les genres d’écriture préétablis ? Est-ce un essai ou un récit ? Mon statut de lecteur  ne me permet pas de trancher car ce qui m’intéresse, c’est le plaisir du texte ainsi que la souffrance qu’il peut me procurer. (Texte intégral)
Tu sais mon ami, et ça ne l’oublie jamais, que tu veuilles ou non, je suis français. Oui je fils d’immigré mais je suis français.  C’est une réalité et une vérité en même temps. Nous sommes une génération  qui est née dans une langue happée par l’histoire. Mon père nous racontait que la France avait besoin de bras étrangers pour   construire ses infrastructures. Son lexique  ne comportait qu’un seul mot : travailler. Avec le temps, mon père s’est réduit en corps sinistrosé. Allez demander  aux psychanalystes ce que signifie  ce mot. (Texte intégral)
Au commencement, c’était le feu et l’eau, en réponse à la question  relative à l'origine du monde que les premiers philosophes grecques ont posée. On est dans un univers de diversité activé par une intersubjectivité permettant aux sujets de  communiquer sans forcément être d’accord sur ce que l’on discute. Cette intersubjectivité ne prend plus le dessus  dès qu’il s’agit du rapport humain  à la nature en transformant  le cru au symbole de la culture que chacune et chacun  valorise. L’odeur se joint à l’idée et la conclusion ne doit pas rimer avec le verbe : cramer.  Le souci d’associer   l’art à la manière prédomine dans cet espace,  peu importe l’appartenance sociale du  bénéficiaire.  Le goût est humain. Après tout, je cuisine  pour que tout le monde  savoure. Je ne m’attendais pas à ce que le préfet me couvre d’éloges en répétant  à chaque mouvement de mâchoires : c’est très bon. Cuisiner est-il une fin en soi  ou un  moyen ?  Ce n’est pas vraiment le genre de questions qui me taraude, l’essentiel  est de m’insérer  à ma manière. C’est vraisemblablement l’idée avec laquelle Dija gère les conséquences de son immigration. (Texte intégral)
Et la vie continue. Cette expression qui revient dans des passages de Le Muet m’incite à réfléchir sur la mort. Du coup, l’émotion que provoque la perte d’un proche entrave l’oubli et nous oblige à se plier devant l’idée selon laquelle l’éternité revêt un sens existentiel , dans la mesure où la continuité l’emporte sur la mort car la vie continue. C’est justement cette idée relative à la continuité de la vie qui m’a poussé à reprendre la lecture. En lisant ce récit, je suis tombé à maintes reprises sur cette expression qui, à mon avis, représente en quelque sorte une défense du droit de vivre que la mort veut coûte que coûte nous arracher. (Texte intégral)
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